L E S O N D E S C O U R T E S
Introduction
Il existe un domaine de la radio très particulier et passionnant. La
magie de cet endroit envoute ceux qui s'y aventurent. Les portes d’un monde où
le lointain devient soudain proche s’ouvrent. Il garantit et crée des liens
privilégiés entre une communauté, dont en apparence, le destin s’arrange pour
la séparer, et sa patrie. Bienvenue dans le monde des ondes courtes !
Je vais vous présenter tout au long de cet article la magie des ondes
courtes (OC). Nous commencerons d’abord avec un peu de physique et d’histoire,
ensuite, nous aborderons succinctement les principaux utilisateurs des OC. Les
sujets abordés seront la radiodiffusion, les télécommunications radioamateurs,
les télécommunications maritimes et météorologiques, l’aide humanitaire et la
CB. Le but est de vous présenter une facette de la radio qui a eu ses heures de
gloires et est peu à peu oubliées aujourd’hui.
Histoire
et la physique des ondes
Il faut
bien commencer par un peu de physique et d’histoire pour avoir les idées
claires sur certains termes et concepts fondamentaux. J’ai essayé de rendre ce
chapitre le moins barbant possible en allant à l’essentiel. Malgré cela, son
aspect peut encore paraître fort académique.
Qu’est-ce
qu’une onde électromagnétique ?
La lumière, les rayons X, les
ultraviolets, les infrarouges, les rayons gamma et les ondes radios font partie
de la famille des ondes électromagnétiques. Les rayonnements électromagnétiques
sont caractérisés par leur fréquence f et par leur longueur d’onde λ. Ils se propagent à la vitesse c de 300 000 km/s, en ligne droite et
dans toutes les directions. Tout comme une pulsation acoustique qui se propage
de proche en proche par variations de la pression de l’air, les ondes
électromagnétiques se propagent dans le milieu ambiant par variations du champ
électrique E. Les champs sont perpendiculaires entre eux et varient
sinusoïdalement et en phase.
Source :
http://www.nantes-wireless.org/images/wiki/propagation%20d'ondes.gif
On
définit la longueur d’onde λ (lambda) comme
étant la distance entre deux crêtes successives. En général, la longueur d’onde
est la distance qu’il faut parcourir à partir d’un point de la fonction f(t), à
la vitesse c, sur une période d’oscillation de la source, jusqu’au point suivant
de même amplitude. L’unité de mesure est le m (mètre).
La
fréquence f
est le nombre d’ondes par seconde. C’est nombre d’oscillations de la source
émise par unité de temps. La fréquence s’exprime en Hz (Hertz).
La
période T
est le temps qu’il faut à l’onde pour parcourir la distance d’une longueur
d’onde. Plus généralement, c’est le temps qu’il faut pour émettre une
oscillation de la source. Unité : s (seconde).
Relation
entre la fréquence et la longueur d’onde :
et
Pour un signal sinusoïdal, on a
Où A est
l’amplitude, ω est la vitesse angulaire en rad/s, T est la période et φ est l’angle de déphasage.
Le spectre
électromagnétique et les bandes radio
Les
rayonnements sont classés selon leurs longueurs d’onde sur une ligne. Ce
classement s’appelle le spectre électromagnétique.
Source :
http://www.astrosurf.com/luxorion/Radio/spectre-rayonnement.png
On
comprend aisément cette notion à l’aide du dessin ci-dessus. Il commence à
gauche par les signaux de très grande longueur d’onde jusqu’à droite par ceux
de très courtes longueurs. De gauche à droite,
Les ondes radios (ELF -> microondes) :
celles qui nous intéressent,
Les infrarouges (IR) : rayonnement lumineux émis par les sources de
chaleurs,
La lumière : spectre visible
Les ultraviolets (UV) : responsables des coups de soleils et de nombreux
processus dans l’atmosphère,
Les rayons X : rayonnement radioactif utilisés pour les « radios »
en médecines,
Les rayons gammas : rayonnement radioactif qui trouve naissance lors d’une
réaction nucléaire
Nous allons nous
attarder à la radio : voici le spectre radio
Bande |
Fréquence |
Nom |
LW – LF – GO |
30 kHz – 300 kHz |
Longues ondes |
MW – MF - PO |
300 kHz – 3 MHz |
Ondes moyennes |
SW – HF - OC |
3 MHz – 30 MHz |
Ondes courtes |
VHF |
30 MHz – 300 MHz |
Très hautes fréquences |
UHF |
300 MHz – 3 GHz |
Ultra hautes fréquences |
SHF |
3 GHz – 30 GHz |
Super hautes fréquences |
EHF |
30 GHz – 300 GHz |
Extra hautes fréquences |
Les
ondes courtes (HF – SW – OC) sont notre centre d’intérêt dans cet article. Il
faut retenir que la bande SW est comprise entre 3 MHz et 30 MHz. Certains
considèrent qu’elle commence déjà à 1600 Hz. En effet, ces dénominations sont
purement conventionnelles et ne changent en rien la propriété du rayonnement
aux alentours de la limite entre deux bandes.
Propriétés
des ondes radios et leurs impacts
Tout
comme le son et la lumière, les ondes radios ont des propriétés physiques. Je
vais les énoncer brièvement.
La
réflexion : les obstacles (principalement les métaux) font office de miroir aux
ondes radios (principe du radar)
La diffraction : une onde ayant
une certaine longueur contourne un obstacle dont sa taille est inférieure à
cette longueur d’onde
La réfraction :
le passage d’un rayon radio d’un milieu à un autre fait dévier son angle
L’absorption : certains milieux
composé de certaines molécules absorbent des rayonnements pour une fréquence
précise (ex : les microondes sont très fortement
absorbées pas l’eau)
Les
deux premières propriétés varient en fonction de la longueur d’onde (donc de la
fréquence) de cette manière : si la longueur d’onde augmente, les ondes
contournent les gros obstacles et se réfléchissent moins bien. On comprend
pourquoi certaines bandes conviennent pour certaines applications.
L’ordre de
grandeur de la longueur d’onde est une notion très importante à maîtriser:
avec une onde de 10 km, on doit « penser à 10 km » et pour une
microonde de 12 cm, il faut se mettre à l’échelle des 12 cm. Le dimensionnement
des dispositifs et les applications sont très dépendants des deux premières
propriétés, donc de la longueur d’onde. En outre, la réfraction et l’absorption
ne doivent pas être négligées. A certaines fréquences particulières, elles
apportent aussi leur contribution.
En ce qui
concerne l’absorption, il faut savoir que l’humidité absorbe énormément les
microondes. Plus la fréquence augmente, plus elle sera importante. A partir des
1000 MHz, ce facteur devient appréciable. A 2,4 GHz, fréquence de résonnance de
la molécule d’eau, on peut dire qu’il est prépondérant pour la propagation des
ondes. Les pertes occasionnées pour les liaisons terrestres par faisceaux
hertziens peuvent être énormes par temps humide. Par rapport aux liaisons
stellites, un FH reste sous de basses altitudes, là où la majeure partie de
l’humidité règne. Mais on la néglige en dessous de 1000 MHz. Entre 1000 et 1500
MHz, elle commence à devenir appréciable et au-delà, c’est un facteur
important à considérer ! L’allure du graphique ci-dessous démontre bien ce
phénomène.
Pertes atmosphériques
Source : http://pageperso.aol.fr/yvesf1avy/index.html
Un bon
truc : comparez la radio avec la lumière ! Une onde radio passe
difficilement à travers les obstacles et elles sont régies par les mêmes lois
que l’optique. Seule quelques petits détails changent (une feuille de
papier ou une fenêtre n’arrête pas une micro-onde, la
main d’un homme la réfléchira : NOTION D’ORDRE DE GRANDEUR) !
L’environnement est donc prédéterminent pour garantir une bonne liaison.
Les
antennes
Pour
créer une onde radio, il faut qu’un courant alternatif de haute fréquence
parcoure un conducteur : l’antenne. Le va-et-vient des électrons dans
l’antenne crée un champ électrique et un champ magnétique variable à la
fréquence du courant oscillant. C’est l’élément principal qui permet de capter
et d’émettre un rayonnement dans les airs.
Pour
les antennes, on distingue les omnidirectionnelles et les directionnelles. Les
omnidirectionnelles rayonnent dans toutes les directions et capte les signaux
de toutes directions. Les antennes filaires, télescopiques, dipôles, … sont des
antennes omnidirectionnelles. Elles possèdent en général un gain unitaire. Les
directionnelles, quant à elles, rayonnent plus particulièrement vers une
direction avec un certain angle. En réception, elles favorisent la réception
d’un signal dans cette direction par rapport à une omnidirectionnelle. Elles
possèdent un gain supérieur à l’unité. Les Yagis, Quagis, … sont des antennes directionnelles.
Le
gain en puissance est exprimé en dB (décibels). Cette unité est logarithmique.
Pour un gain *10, on aura +10 dB. On incrémente de 10 dB chaque fois que le
gain se multiplie par 10. Donc, pour un facteur *100, on aura + 20dB.
Comme
déjà abordé plus haut, la longueur d’onde détermine le dimensionnement des
dispositifs : la taille d’une antenne dépend de sa longueur d’onde. On ne
peut pas oublier cette règle.
Pourquoi
faut-il « ¼ onde », « ½ onde » etc
…. ?
Une
antenne doit être accordée à la fréquence de travail pour que son rendement
soit optimal. Si elle est désaccordée, elle ne captera pas bien le signal
désiré. En émission, le retour de l’onde stationnaire sera d’autant plus grand
que le désaccord sera important : une partie de l’énergie est renvoyée à
l’émetteur et n’est pas dissipée dans les airs. Le rendement est très mauvais
et le risque de griller le poste est présent. On peut mesurer ce retour d’onde
stationnaire avec un ROSmètre. Cet appareil affiche
un rapport (nommé ROS : rapport d’onde stationnaire) de 1 à l’infini. Le
ROS idéal est de 1 (impossible à atteindre car c’est un cas limite). Entre 1 et
2, il sera considéré comme correcte et sans dommages pour l’émetteur. Entre 2
et 3, il vaut mieux ne pas forcer l’émission. Au dessus de 3, il est vivement
recommandé de cesser l’émission, même une fraction de seconde.
On
peut accorder l’antenne à l’aide d’un coupleur. C’est un circuit d’accord LC.
Grâce à lui, l’émetteur croit être branché à une antenne bien accordée.
Cependant, il faut savoir qu’il y a une perte de rendement : le coupleur dissipe
l’énergie superflue sous forme de chaleur. Il ne laisse donc qu’une partie à
l’antenne. Il y a donc une perte dans la ligne.
Les
propriétés particulières des ondes courtes
Jusqu’à
présent, on a vu tous les principes généraux aux ondes radios. Mais pourquoi
s’intéresser aux SW et non aux MW et LW ? Jusqu’ici, je n’ai parlé que de
la propagation dans un milieu homogène idéal avec quelques obstacles. Sur
Terre, s’ajoute un autre facteur à prendre en compte : l’ionosphère.
L’ionosphère
est une couche atmosphérique située entre 80 et 500 km d’altitude avec des
propriétés physiques et chimiques particulières. Cette couche absorbe et
réfléchit certaines gammes des fréquences et est transparente pour d’autres.
Les SW se réfléchissent sur elle. Les LW et MW sont des ondes de sol. Quant aux
VHF, UHF, …, elles continuent leur course dans l’espace. Les ondes réfléchies
se propagent au-delà de l’horizon visible, tandis que les VHF, UHF ne peuvent
pas être captées au-delà de la courbure terrestre (100 km). ????
Source :
http://www.crd.uba.be/Propagation%20HF_fichiers/image008.gif
Une
petite partie des LW (se sont majoritairement des ondes de sol) se
réfléchissent sur la basse couche de l’ionosphère (80 à 100 km). La portée est
de 2000 km. Les MW suivent le même phénomène, mais elles ne portent pas aussi
loin : 500 km.
Les
ondes courtes, elles, se réfléchissent, d’une part, sur les couches moyennes et
hautes (100 à 200 km), d’autre part, sur le sol terrestre. En rebondissant,
elles parcourent le globe terrestre. La portée peut-être terriblement accrue
avec un minimum de puissance (quelques W). On devine aisément tout l’intérêt
qu’elles portent pour les télécommunications.
On
détermine trois zones autour de l’émetteur : la zone proche, la zone
d’ombre et le lointain.
Zone proche : à courte distance de l’émetteur, on capte
le rayonnement direct. Cette zone s’étend un peu plus loin que l’horizon
visible : 50 à 100 km.
Zone
d’ombre : au-delà de l’horizon, on ne capte plus rien. Les
rayons radios passent au dessus du récepteur et se réfléchissent sur l’ionosphère.
Elle s’étend de 100 à
500-1000-2000 km (limite variable).
Zone
lointaine : les rayons réfléchis atteignent le sol. On peut
capter à nouveau le signal. L’étendue de cette zone est très variable : de
1000-2000 km à plus.
Une partie du rayonnement est réfléchi par
le sol vers le ciel. On recommence un nouveau rebond.
La propagation
varie en fonction des heures de la journée et des saisons : l’ionisation
des gaz de l’ionosphère par le soleil et les vents solaires l’influence. En
général, cette ionisation améliore la propagation, mais elle peut aussi
l’atténuer. A un moment donné du jour, une bande de fréquence pourra être
captée fortement et une autre sera totalement muette. A un autre moment, cette
dernière sera privilégiée par rapport à la première. Dans la pratique, en
Europe, on dit que le 80 m et que le 40 m « passent bien » le matin
avant 8h30 UTC et que le 20 m est pour la fin de la matinée et le milieu de
l’après-midi. Le soir, on se branche sur le 80 et 40 m. Ces observations
représentent le cas général, mais la nature offre parfois des ouvertures
inhabituelles et rares sur d’autres bandes : le 18 MHz, 28 MHz, … . Les
basses fréquences se propagent toujours bien, mais les plus hautes sont plus
timides. Au moment des cycles solaires (tous les 11 ans, l’activité solaire
devient intense), les particules cosmiques du soleil renforcent l’ionisation.
Cela a pour effet de promouvoir d’exceptionnelles conditions de propagations
sur toutes les bandes radios.
Les ondes VHF,
UHF, SHF, … subissent des phénomènes intenses de propagation dus à la
troposphère. Par exemple, dans le 144 MHz (bande RA VHF), il est possible
d’établir régulièrement des contacts de 400 km.
Résumé
Que faut-il retenir de ce chapitre sur la physique des ondes ?
·
Le
lien entre la fréquence et la longueur d’onde
·
Que
l’on coupe le spectre radio en plusieurs bandes de fréquences
·
Que
la propagation d’un rayonnement électromagnétique dépend fortement de l’environnement et certaines propriétés
·
La
notion d’ordre de grandeur : « s’adapter par la pensée» à la
longueur d’onde
·
Que la
taille d’une antenne est de l’ordre de grandeur de la longueur d’onde, soit ¼
onde pour le dipôle.
·
Que
les ondes longues, moyennes et courtes sont très fortement réfléchies par l’ionosphère.
·
Que les
ondes courtes se propagent par rebonds successifs et que cela permet
d’augmenter la portée.
·
Que la
propagation des OC change en fonction des heures et des saisons, donc qu’il
faudra changer de fréquence au cours de la journée.
·
La
bande SW est comprise entre 3 et 30 MHz
Un peu d’histoire
Après un petit bout de théorie académique,
passons à un chapitre plus reposant. Nous allons abordés quelques évolutions de
la radio depuis sa découverte jusque maintenant.
Tout commence en 1886 quand Hertz mis
en évidence l’existence des ondes électromagnétiques d’une toute autre nature.
A l’aide d’un éclateur, dispositif composé deux boules d’une certaine distance
émettant les ondes grâce à des arcs électriques, il créa un type de rayonnement
invisible jusqu’alors inconnu. Par la suite, d’autres pionniers continuèrent
les travaux d’Hertz. Au début, la détection des ondes se faisait avec des
systèmes très rudimentaires comme le cohéreur de Branly (détecteur à limaille
de fer). Un autre homme aussi très connu, Marconi, perfectionna le télégraphe
et inventa, en 1896 le télégraphe sans fil. Il entreprit ses travaux avec
Branly. En 1901, année des premiers prix de Nobel, il parvint a effectuer la première transatlantique reliant Poldhu à Terre Neuve. Il transmit ce télégramme à son
collègue Branly : "MR MARCONI ENVOI A MR BRANLY SES RESPECTUEUX
COMPLIMENTS PAR LE TELEGRAPHE SANS FIL A TRAVERS LA MANCHE CE BEAU RESULTAT
ETANT DU EN PARTIE AUX REMARQUABLES TRAVAUX DE MR BRANLY".
La marine et les militaires ont assez
vite compris les intérêts. Dès 1901, plusieurs navires s’équipèrent de la TSF.
On mit en service le code de détresse CQD. En 1906, De Forest inventa la
triode. Ce fut un grand pas en avant ! Elle permit l’amplification audio
et la radiotéléphonie.
Cependant, pour la TSF, un problème
commençait à apparaître : les premiers émetteurs à arc électriques
émettaient sur toutes les fréquences en même temps. La distinction des stations
devenait très dure. On imposa alors des circuits d’accord et un plan de fréquence.
En 1912 eu lieu une tragédie que
personne n’est prêt d’oublier : le naufrage du Titanic. Les appels de
détresses en morse ont tout de même permis de sauver les naufragés qui avaient
réussi à embarquer à bord des canots de sauvetages. Le nouveau code SOS fut
pour la première fois utilisé. Plus facile à reconnaître et plus rapide à
taper, il remplaça très vite le CQD.
Dans les mêmes années, la téléphonie se
développa très fort. On expérimenta des émetteurs pour transmettre la voix. Les
postes à galènes étaient assez répandus et ne demandait pas de pile pour
fonctionner. Aussi, avec l’avènement de la Grande Guerre, le progrès n’a fait
que s’accélérer. On installa un système d’écoute à la Tour Eiffel. Les
allemands transmettaient les ordres de guerre en clair et la France pouvait
communiquer avec la Russie (avant le Grand Soir).
Dans le courant des années 20, la
radiodiffusion commença petit à petit à s’imposer. Au début, elle fut
expérimentale. On y transmettait de la musique à certaines heures et des
bulletins d’informations. Les premiers postes de salon à lampes apparurent. On
inventa la méthode super hétérodyne. Les programmes étaient toujours transmit
en direct. Les chanteurs chantaient en live. On diffusait aussi des
feuilletons. Les avions furent équipés d’un poste radio pour communiquer avec
les aéroports et entre eux.
En parallèle, les radioamateurs
commencèrent à s’intéresser aux OC et à les expérimenter : avec peu de
puissance (QRP), ils pouvaient communiquer avec le bout du monde. Ce n’est qu’à
partir de ce moment que l’on voyait leurs intérêts. Avant, on ne jurait que par
les LW et MW. La téléphonie prenait de plus en plus d’importance par rapport à
la TSF.
Les années 30 ont été marquées par la
démocratisation des postes à lampes. Ils se généralisaient et trouvaient leur
place dans toutes les familles. La qualité des émissions devenait meilleurs et
plus stable. L’invention de la bande magnétique permit de réaliser des
reportages et la rediffusion de programmes. Mais les chansons en live étaient
toujours à la mode. On développa la modulation de fréquence (FM) à titre
expérimental : elle était intéressante contre les parasites. Les premières
télévisions virent aussi le jour dans cette décennie. Le premier radar était
utilisé à bord d’un navire pour éviter les icebergs.
La cryptographie connu aussi un essor
considérable. Les allemands utilisaient l’Enigma pour
chiffrer les transmissions.
Ensuite vint le temps de la guerre. Les
5 ans de celle-ci ont encore plus accélérer le progrès. Il fallait développer
des postes plus petits et transportables sur le terrain (les fameux sac à dos J
). De nouveaux codes de transmissions apparurent. Le radar fut perfectionné par
les anglais au point de pouvoir détecter un petit objet de 30 cm dans le ciel.
Dans le rayon des portatifs, Motorola
confectionna le premier poste émetteur récepteur transportable à la fin de la
guerre. On lui donna le nom de walkie-talkie. Le but premier était de rester en
contact avec le P.C. Le poste était de taille réduite par rapport aux modèles
sac à dos. Cependant, il fut très peu utiliser pour la coordination des
missions entre sentinelles d’un même commando. Cette stratégie, pourtant très
utilisée aujourd’hui, aurait pu encore améliorer la tactique des missions. On
ne vit que trop tard des services qu’ils auraient pu rendre. Les premiers
talkies walkies n’étaient utilisés que pour communiquer avec le PC et non entre
deux contingents. De nos jours, la communication par ces portatifs est un atout
stratégique !
Début des années 50, le transistor est né. Ce
nouveau composant va révolutionner le monde de l’électronique en général. Fini
le temps des lampes à la fois fragile et volumineuses. On put miniaturiser les
appareils de radio et les ordinateurs. Le transistor est un composant actif
semi-conducteur au silicium (au début au germanium) qui a l’avantage d’être
très petit et surtout de consommer beaucoup moins d’énergie que son homologue
le tube (quelques dizaines de mW contre quelques W par composant). De plus les
tensions mises en jeux sont bien plus réduite : 5 ou 12 V contre 90 ou 300
V concernant les tubes. On pouvait désormais écouter les informations ou la
musique partout et transporter son récepteur dans une simple poche. Cette
invention fut surtout pratique à la miniaturisation des talkies walkies.
C’est aussi à cette époque que la modulation de
fréquence sortit du monde des laboratoires. On attribua la bande VHF I de 88 à
100 MHz pour la radiodiffusion de haute fidélité. Le temps des parasites HF
causés par des perturbations de type impulsions est quasi terminé.
En télécom, les modes numériques supplantaient
le célèbre code morse. On inventa le RTTY (radio-télétype). Ces modes
permettent de transmettre des télex via les ondes. Ils sont très fiables et
résistent très bien au bruit. Dans les années 60 et 70, toutes les
communications passaient principalement par le RTTY et les ondes courtes.
L’avènement des premiers satellites causa la
diminution des transmissions en ondes courtes : on peut les plages de
fréquences VHF, UHF et UHF qui offrent bien plus de canaux qu’en SW : la
bande passante peu être plus large. Cela permet de transférer beaucoup plus de
données.
Parallèlement, les radioamateurs qui utilisaient
jusqu’à présent l’AM ont inventé une nouvelle modulation : la SSB. C’est
un progrès technique énorme. L’économie de bande passante est énorme et la
robustesse du signal garantie sur de plus longues distances. Aujourd’hui, c’est
le mode le plus courant pour les télécommunications HF. On module par-dessus
toutes sortes de modes numériques et évidemment directement la voix.
De nos jours, les SW sont de plus abandonnées au
profit des réseaux satellites et filaires. Mais la bande des OC est toujours
prisées par les radioamateurs, l’armée et la navigation en haute mer.
Les techniques de modulation
Encore un passage théorique. Mais celui-ci est
plus technique que la physique des ondes.
Définition
Par technique de modulation, on parle des
procédés qui consistent à moduler un signal HF. Un signal sonore capté par un
micro est une variation de tension de basse fréquence BF (20 à 20 000 Hz). Le
principe consiste à superposer ce signal BF à une onde radio haute fréquence HF.
L’onde HF s’appelle la porteuse. La porteuse est donc modulée au rythme de la
voix. Si elle n’est pas modulée, elle est pure. A la réception, il faut séparer
le signal BF du HF. C’est la démodulation. La BF est
alors dirigée vers un haut parleur.
La modulation d’amplitude
Source : http://www.space.gc.ca/asc/eng/educators/resources/telecom/space_age/student_sheets.asp
L’AM consiste à moduler l’onde porteuse en
amplitude. Sur le schéma ci-dessus, à gauche, on distingue le signal BF et la porteuse. A
droite, on a l’onde modulée au rythme du signal BF.
Ce fut le premier procédé utilisé en phonie. Il
est très simple à mettre en œuvre. Par contre, il a quelques défauts : il
est très sensible aux interférences de type impulsions comme la foudre et les
moteurs électriques. Ces parasites affectent l’amplitude.
On représente la porteuse dans le domaine
fréquentiel comme suit, divisées en deux bandes latérales :
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Porteuse
On a au centre la porteuse principale et les
deux bandes latérales : la basse et la haute. La bande basse s’appelle LSB
(Low Side Band) et la haute
USB (Up Side Band). L’énergie est répartie de manière
égale entre ces deux bandes. La majorité est comprise dans la porteuse centrale.
Il y a donc une perte. De plus, comme le signal modulé est la même dans la
bande haute et la bande basse, on a une perte supplémentaire. On constate donc
qu’une porteuse AM est peu rentable et dissipe beaucoup d’énergie pour rien.
La largeur de bande en radiodiffusion AM est de
4,5 kHz par bande, donc 9 kHz pour la totalité de la porteuse. Cette petite
bande passante explique la mauvaise qualité du son : on réduit le spectre
audible à 3000 Hz. Pourquoi ce choix ? Les plages de fréquences en LW, MW
et SW sont trop petites pour accueillir des stations en qualité HIFI. Il ne
faut pas associer AM à mauvaise qualité de son. Pour obtenir de la HIFI, il
suffit d’augmenter la largeur de bande. Pour la phonie, on compte 6 kHz de
bande passante.
La bande latérale unique
Source : http://zone.ni.com/cms/images/devzone/tut/ssb-demo.JPG
Pour réduire maximum les pertes dues à la AM, on
a décidé de supprimer la porteuse principale et une des deux bandes latérales
(comme elles sont la copies l’une de l’autre). On ne garde ainsi qu’une bande
latérale. Il n’y a pas de perte d’information utile. De plus, le rendement
énergétique est bien meilleur. Ce principe de modulation, dérivé de la AM,
s’appelle la SSB.
On distingue l’USB et le LSB. L’USB consiste à
garder la bande supérieure et le LSB à garder la bande inférieure.
Grâce à cette modulation, on peut se contenter
d’une bande passante 2 fois moindre que la AM pour une qualité équivalente. Par
convention, on la réduit à 2 kHz. Cette réduction garanti une meilleure portée.
Plus la bande est réduite, plus le filtre est étroit, moins le souffle sera
présent. La SSB est donc la modulation idéale pour les ondes courtes :
économie d’énergie et robustesse du signal à longue distance.
Cependant, pour en jouir, il faut que le
récepteur soit de très bonne qualité et aie une précision de 100 Hz au minimum.
Il doit parfaitement être accordé sur la même fréquence pour ne pas distordre
la voix. A l’écoute, la voix apparaît robotique. Le but est la transmission et
non la HIFI. Cependant, certains radioamateurs développent la SSB HIFI où on
élargit tout simplement la bande passante au détriment de la performance.
La modulation de fréquence
Source : http://www.space.gc.ca/asc/eng/educators/resources/telecom/space_age/student_sheets.asp
Pour la FM, la fréquence de la porteuse HF varie
en fonction du rythme du signal BF. L’amplitude reste donc identique. Sur le
dessin ci-dessus, on remarque que les ondes (courbe rouge) sont plus rapprochées aux minima de la BF (courbe bleue) et
plus éloignées aux maxima.
Ce procédé apporte beaucoup plus d’avantages que
l’AM. Comme l’amplitude ne compte pas, les impulsions parasites sont aussi
ignorées. La FM est donc insensible aux parasites affectant l’amplitude. Cet
avantage énorme force encore plus l’abandon de l’AM. Aussi, elle perturbe
beaucoup moins les équipements sensibles à la HF (tables de mixages, amplis,
micros, …).
Comme pour les autres modes de modulation, la
qualité du signal BF dépend de la bande passante HF : plus celle-ci
augmente, plus la plage de fréquences audibles sera grande. Pour obtenir une
qualité HIFI (plage de 50 à 15000 Hz), elle sera de 300 kHz. On parlera de
« WFM » (Wide FM ou FM à bande large). Par contre, pour la phonie
(talkies walkies, CB, …), elle sera soit de 6.25 ou 12.5 kHz. Le spectre
audible sera inférieur à 3000 Hz, ce qui est entièrement suffisant pour la voix
humaine. C’est la « NFM » (Narrow FM ou FM à bande étroite).
L’avantage d’avoir une bande plus étroite est de réduire le souffle et par
conséquent d’améliorer la réception du signal. Les postes en NFM portent ainsi
beaucoup plus loin à puissance égale qu’un émetteur WFM de radiodiffusion (sur
la même fréquence).
La stéréo
On peut émettre un signal stéréo sur les ondes.
Pour ce faire, il existe plusieurs méthodes. La plus simple consiste à émettre
1 canal par fréquence. Dans les années 60, Europe 1 et France Inter ont
diffusés ensemble les deux canaux stéréo d’un concert de musique classique.
Mais monopoliser une fréquence pour un canal est une utopie. Il fallut donc
inventer un procédé qui n’utilisait qu’une seule fréquence et qui était entièrement
compatible aux postes mono. On inventa la FM stéréo. D’une part, on mélange le
canal gauche et droit sur la porteuse principale, ainsi, on obtient le signal
mono compatible aux récepteurs mono. D’autre part, effectue la différence entre
le signal gauche et droit. La fréquence du nouveau signal est de 38 kHz. Il est
donc inaudible. Il est ajouté à la porteuse principale FM. On obtient donc un
signal mono multiplexé d’une sous porteuse stéréo différentielle. Pour que le
récepteur stéréo sache qu’il y a une sous porteuse stéréo, on ajoute une
tonalité sinusoïdale continue de 19 kHz. Dès que le poste reçoit cette tonalité
(un peu comme un code CTCSS), il sait que la station est stéréo. Alors, il va
reconstituer lé signal stéréo d’origine. Il effectuera le somme entre le signal
mono principal et la sous-porteuse 38 kHz pour le premier canal et la
différence pour le deuxième.
Résumé
Que faut-il retenir sur les procédés de modulation ?
·
Définition
générale
·
Que
lorsque que l’on parle d’un signal BF, on désigne en général un signal
électrique en dessous de 100 kHz. Retenez l’exemple du signal audio (entre 20 et 20 000 Hz).
·
Les
diagrammes de l’AM et de la FM
·
Qu’en
AM, on modifie l’amplitude de la porteuse HF et en FM sa fréquence en fonction
du rythme de la voix (différence entre les deux modes)
·
Que
la porteuse HF est l’onde radio principale. On la module en fonction d’un
signal BF (musique, voix, …)
·
Ce
qu’est la SSB. En quoi elle est plus performante que l’AM.
·
Que
la FM est moins parasitée que l’AM.
·
Ne pas
confondre la notion de modulation avec la bande de fréquence !!! On
confond à tord la bande de la MW à la AM et la bande VHF II à la FM. On
peut très bien moduler en FM sur une porteuse MW !!!!!!
·
Plus la
bande passante de la porteuse HF augmente, plus le signal BF sera de meilleure
qualité (on élargit le spectre audible de la BF).
·
Plus on
diminue la bande passante HF, donc que plus le signal HF sera filtré en passe
bas, moins il y aura de souffle, donc il sera plus robuste : augmentation
de la portée.
Le monde des ondes courtes
Mais qui utilisent les ondes courtes ? Je
vais maintenant vous présenter les différents utilisateurs de cette bande. Elle
est en effet partagée par plusieurs services et communautés. Chacune d’elle
mérite d’être connue.
Les radioamateurs
La classe la plus connue est bien entendu celle
des radioamateurs. Le radioamateurisme est un hobby
comme le modélisme ou a pêche. Ce hobby regroupe tous les passionnés de la
radio. Le but est tout simplement l’expérimentation de liaisons difficiles,
d’équipements artisanaux et de la conception d’antennes sur toutes les
fréquences radio. Les domaines et les occupations ne manquent pas. Le
radioamateur utilise les ondes radio pour son épanouissement personnel et pour apprendre
la maîtrise des transmissions. On peut le considérer quelque part comme un
technicien : ce domaine demande la maîtrise de plusieurs disciplines comme
l’électronique, la radioélectricité, l’informatique, les techniques de
télécommunications, … Ils contribuent activement au développement des radio-télécommunications.
Ils doivent obtenir une licence auprès des autorités nationales de
télécommunications (IBPT ou ART par exemple). Elle est délivrée à la réussite
d’un examen avec un indicatif personnel et unique (identification).
En quoi consiste cette activité ?
Dans le cas particulier des ondes courtes, les
interlocuteurs établissent entre eux des contacts vocaux, télégraphiques ou
numériques. Ils tentent d’établir des records de distances et des liaisons très
difficiles. Un contact lointain s’appelle DX (Long Distance). Le but recherché
n’est pas de papoter, mais uniquement la prouesse technique. Certains
participent même à des compétitions (contest) dont le
but est d’obtenir un maximum de liaisons. Ils reçoivent des diplômes. D’autres
n’étant pas intéressés par la compétition se contente de QSO (rendez-vous en
fréquences) nationaux ou internationaux uniquement pour le plaisir du contact.
Mais l’objectif est toujours purement technique.
Pour ceux qui ont l’occasion d’écouter des
échanges, ils remarqueront qu’ils sont structurés et assez courts. En effet,
les radioamateurs doivent respecter des règles et un protocole précis pour
chaque contact. Ce protocole s’appelle la procédure radioamateur. Une
communication n’est efficace que si elle est claire et ordonnée. La courtoisie
et la politesse sont requises !!!
Les indicatifs
Chaque licencié radioamateur possède un
indicatif personnel et unique qui lui est délivré par les autorités
compétentes. C’est son identifiant. Grâce à lui, on peut savoir qui est le
correspondant, de quel pays il provient. Tous les indicatifs d’un pays sont
répertoriés dans une base de données officielle et publique. On peut la
consulter pour voir si on a bien affaire un identifiant légal.
La syntaxe est la suivante : ON5HG où ON
est le préfixe du pays (ici la Belgique) – où 5 un numéro permettant de
spécifier par exemple la classe – HG est le suffixe personnalisable par
l’opérateur. Ce suffixe est unique. On peut choisir ce que l’on veut du moment
qu’il se soit pas déjà pris.
La licence obtenue doit être payée annuellement
auprès de l'organisme de tutelle (IBPT). Le rôle de cet organisme est
d'organiser les plans de fréquences et de faire respecter la loi, donc de
garantir une bonne utilisation du spectre.
Il y a deux types de licences : celle de base et
la HAREC.
La basique est limitée à quelques bandes (la HF,
la VHF et l'UHF) et à une puissance de 10 W en Belgique. La HAREC est reconnue
internationalement dans tous les pays membres de l'ITU (organisme mondiale de
radiocommunication). Les compétences requises sont équivalentes à celle d'un
spécialiste en électronique.
La procédure
Il faut d’abord s’assurer que personne n’utilise
déjà la fréquence. Pour cela, il faut écouter une à deux minutes s’il n’y a pas
d’activité. S’il y en a aucune, on
demande si quelqu’un l’utilise. S’il n’y a aucune réponse dans les 30 secondes
qui suivent, vous pouvez l’utiliser.
Ensuite, vous lancez un appel général comme cet
exemple : « Appel général 20 mètres de ON5KR. Passe à
l’écoute ». La syntaxe générale est en premier de lancer un appel, de dire
la bande, d’épeler son indicatif et de passer le micro. Il n’y a pas de phrases
obligatoires du moment que l’on respecte la syntaxe. Voici plusieurs
exemples :
« CQ CQ DX tweenty meters ON5KR. QRZ »
« ON5KR lance un appel
général aux stations 20 m. QRZ. »
On répète cette phrase jusqu’à obtenir une
réponse.
S’il y en a une, le correspondant répondra
simplement en citant son indicatif.
« HB9JM »
Ensuite, c’est à vous de continuer.
On commence chaque passage comme ceci. Vous
citez l’indicatif du correspondant suivi du vôtre en entête de chaque passage.
L’interlocuteur fera de même à son tour.
« HB9JM de ON5KR. Je vous reçois 59+30. Mon
nom est ici Jean. JULIET ECHO ALPHA NOVEMBER. J’habite la ville de Lille dans
le nord de la France. J’utilise un Yeasu FT707 avec
une puissance d’émission de 100 W. Mon antenne est une
delta loop. Le WX est nuageux et la température de
14°C. Je vous repasse le micro. HB9JM de ON5KR ».
Les informations comme le repport , le nom, la ville
et le pays sont indispensables. Ensuite, on peut parler de son matériel, du
temps, … Enfin de passage, on n’oubliera pas de citer les indicatifs des
parties en présences.
L’interlocuteur répondra de la même
manière :
« ON5KR de HB9JM. 73’s Jean. Vous êtes
50+30 sur la région de Sion dans les Alpes Suisse. Le prénom de l’opérateur est
Marc MIKE ALPHA ROMEO CHARLY. J’utilise un FT990 avec une puissance de 50 W.
Mon antenne est un long fil de 40 m. Le temps de ce côté est ensoleillé et la
température avoisine les 25 °C. ON5KR de HB9JM. »
A ce stade, vous avez dit l’essentiel.
« HB9JM de ON5KR. Bien reçu. Je vous remets
les 73’s et vous envoie la QSL via le bureau. Merci pour le contact. HB9JM de ON5KR. Terminé. »
« ON5KM de HB9JM. 73’s et merci du
QSO. »
Vous pouvez soit terminer la liaison ou
continuer votre échange.
Ce modèle de QSO est le plus rependu. La plupart des contacts sont brefs et
systématiques. Cependant, rien ne vous empêche de les prolonger. Les sujets de
conversations resteront neutres dirigés vers la technique et le temps. Il est
interdit de parler de politique, de religion et tout sujet à opinions et
personnels. La politesse de même requise. Il faut garder à l’esprit que c’est
la technique qui prime et non le commérage.
Beaucoup de radioamateurs se retrouvent à
plusieurs le soir pour parler de leurs montages, de la propagation, … La
procédure dans ce genre de conversation est beaucoup plus souple. Mais on est
obligé de signaler son indicatif à chaque passage, et au moins toutes 5 minutes
comme dans le modèle classique. Chaque membre du QSO (membre du groupe de
discussion) prendra la parole à son tour. Le tour de micro est établi
naturellement par le groupe. En pratique, on fait un tour. L’opérateur passera
la parole au suivant : « […] Je vais passer le micro à ON4PRT. ON4PRT
de F5RV. »
Le langage [code Q]
Dans les exemples de conversations ci-dessus,
vous avez pu remarquer des mots particuliers comme QSL, QRZ ,
… Pour uniformiser et améliorer l’efficacité des échanges, les radioamateurs
utilisent le code Q télégraphique. Ce code est un langage qui regroupe 3
lettres dont première est toujours Q. Les deux autres sont aléatoires. Le mot
formé par ces lettres correspond à un terme précis de télécommunication. En
voici quelques exemples les plus courants :
CODE |
QUESTION |
RÉPONSE |
Quel est mon relèvement magnétique ? |
||
Quelle est la pression atmosphérique à l' altitude
de l' aérodrome ( ou au seuil de la piste) ? |
||
Quel est la pression atmosphérique réduite au niveau moyen de la
mer ( en hpa )? |
||
Quelle est la direction magnétique de la piste en service . |
||
Quelle est la pression atmosphérique (en mbar,
convertie au niveau de la mer selon les conditions de l'atmosphère
standard) ? |
La pression atmosphérique est… |
|
Quel est le nom de votre station ? |
Le nom de ma station est… |
|
À quelle distance approximative vous trouvez-vous de ma
station ? |
La distance approximative entre nos stations est de… miles (ou
kilomètres). |
|
Voulez-vous m'indiquer ma fréquence exacte (ou la fréquence
exacte de…) ? |
Votre fréquence exacte (ou la fréquence exacte de…) est… kHz (ou
MHz). |
|
Ma fréquence varie-t-elle ? |
Votre fréquence varie. |
|
Quelle est la tonalité de mon émission ? |
La tonalité de votre émission est : 1 : bonne ;
2 : variable ; 3 : mauvaise. |
|
Quelle est l'intelligibilité de mes signaux (ou des signaux
de…) ? |
L'intelligibilité de vos signaux (ou des signaux de…) est :
1 : mauvaise ; 2 : médiocre ; 3 : assez bonne ;
4 : bonne ; 5 : excellente. |
|
Êtes-vous occupé ? |
Je suis occupé (ou et suis occupé avec…). Prière de ne pas
brouiller. |
|
Êtes-vous brouillé ? |
1 : Je ne suis nullement brouillé ; 2 :
faiblement ; 3 : modérément ; 4 : fortement ;
5 : très fortement. |
|
Êtes vous troublé par des
parasites ? |
1 : je ne suis nullement troublé ; 2 :
faiblement ; 3 : modérément ; 4 : fortement ;
5 : très fortement. |
|
Dois-je augmenter la puissance d'émission ? |
Augmentez la puissance d'émission. |
|
Dois-je diminuer la puissance d'émission ? |
Diminuez la puissance d'émission. |
|
Dois-je transmettre plus vite ? |
Transmettez plus vite (… mots/min). |
|
Dois-je transmettre plus lentement ? |
Transmettez plus lentement (… mots/min). |
|
Dois-je cesser la transmission ? |
Cessez la transmission. |
|
Avez-vous quelque chose pour moi ? |
Je n'ai rien pour vous. |
|
Êtes-vous prêt ? |
Je suis prêt. |
|
À quel moment me rappellerez-vous ? |
Je vous rappellerai à… heures (sur… kHz) (ou… MHz). |
|
Par qui suis-je appelé ? |
Vous être appelé par… (sur kHz) (ou MHz). |
|
Quelle est la force de mes signaux (ou des signaux de…) ? |
La force de vos signaux (ou des signaux de…) est : 1 :
à peine perceptible ; 2 : faible ; 3 : assez bien ;
4 : bonne ; 5 : très bien. |
|
La force de mes signaux varie-t-elle ? |
La force de vos signaux varie. |
|
Ma manipulation est-elle défectueuse ? |
Votre manipulation est défectueuse. |
|
Pouvez-vous m'entendre entre vos signaux ? Dans
l'affirmative, puis-je vous interrompre dans votre transmission ? |
Je peux vous entendre entre mes signaux. Vous pouvez interrompre
ma transmission. |
|
Pouvez-vous me donner accusé de réception ? |
Je vous donne accusé de réception. |
|
Pouvez-vous communiquer avec… directement (ou par relais) ? |
Je puis communiquer avec… directement (ou par l'intermédiaire
de…). |
|
Voulez-vous retransmettre à… gratuitement ? |
Je peux retransmettre à… gratuitement. |
|
Dois-je transmettre ou répondre sur la fréquence actuelle ? |
Transmettez ou répondez sur la fréquence actuelle (ou sur… kHz)
(ou sur… MHz) (en émission de la classe…). |
|
Dois-je transmettre une série de V sur cette fréquence (ou sur…
kHz) (ou…MHz) ? |
Transmettez une série de V sur cette fréquence (ou sur… kHz)
(ou… MHz). |
|
Dois-je passer à la transmission sur une autre fréquence ? |
Passez à la transmission sur une autre fréquence (ou sur… kHz)
(ou sur… MHz). |
|
Relèvement vrai |
||
Quelle est votre position en latitude et en longitude (ou
d'après toute autre indication) ? |
Ma position est… latitude… longitude (ou d'après toute autre
indication). |
|
Quelle est l'heure exacte ? |
L'heure exacte est… |
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Code_Q
Le langage [autres mots]
Outre le code Q qui lui est reconnu et officiel,
il y a dirons-nous l’argot de la radio. On retrouve des mots spécifiques au
langage radio comme
73 : poignée de main (prononcez soixante-treize)
WX :
temps
RX :
Récepteur
TX :
Emetteur
RF :
Radio Fréquence
Le report
Le report est la qualité du signal
reçu. On la renseigne sous la forme d’une échelle quantitative :
S1 S2
S3 S4 S5
S6 S7 S8
S9 S9+10 S9+20
S9+30
C’est en fait le rapport signal sur
bruit. Plus le S augmente, plus le signal est fort.
Chaque S correspond à un niveau. En incrémentant d’1 S, on incrémente le signal
de +3 dB. Un signal S1 est très faible. Un report S9+30dB est un signal
excellent. Il faut savoir que les bruits parasites possèdent eux aussi un
niveau : par exemple, dans une zone industrielle, il peut valoir S6. Pour
se faciliter la tâche, on donnera toujours S9 ou S9+30 dès que l’on comprend
aisément le signal. S’il est trop faible, en général, aucun report ne sera
donné puisque l’interlocuteur ne comprend rien. Mais certains renseignent tout
de même les graduations intermédiaires.
L’alphabet
international
Quand on doit épeler des lettres lors
d’une liaison difficile, il est assez dur de distinguer un M d’un N, un B d’un
P. De plus, la langue change complètement la prononciation des lettres. Alors,
on a inventé un alphabet international associant à chaque lettre un mot. Ainsi,
quand on entend le mot, on sait tout de suite à quelle lettre il correspond.
Ces mots ont été choisis de telle sorte à ce qu’aucune confusion ne soit
possible, ce dans toutes langues. C’est un standard imposé dans tous les
domaines des télécoms. Toutes licenciés, professionnels, militaires, policiers,
… sont obligés de le maîtriser. C’est un alphabet universel.
Chez les radioamateurs, les indicatifs
et les prénoms doivent être épelés dans cet alphabet.
Lettre |
Mot code |
Prononciation |
A |
Alpha |
Al fa |
B |
Bravo |
Bra vo |
C |
Charly |
Char li |
D |
Delta |
Del ta |
E |
Echo |
Ek o |
F |
Foxtrot |
Fox trot |
G |
Golf |
Golf |
H |
Hotel |
Ho tel |
I |
India |
Innn di ha |
J |
Juliet |
Ju liètte |
K |
Kilo |
Ki lo |
L |
Lima |
Li ma |
M |
Mike |
Maï ke |
N |
November |
Novemm beur |
O |
Oscar |
Os car |
P |
Papa |
Pa pa |
Q |
Quebec |
Qué bèc |
R |
Romeo |
Ro meo |
S |
Sierra |
Sièè ra |
T |
Tango |
Tann go |
U |
Uniform |
You ni form |
V |
Victor |
Vic tor |
W |
Whiskey |
Ouis ki |
X |
X-Ray |
Iks raïe |
Y |
Yankee |
Yang ki |
Z |
Zoulou |
Zou lou |
La prononciation se fait en langue
anglaise. D’ailleurs, c’est la langue utilisée par défaut pour les
communications internationales. Ainsi, ON5KM s’épellera OSCAR NOVEMBER FIVE
KILO ROMEO.
L’esprit radioamateur
Jusqu’à présent, j’ai expliqué le
fonctionnement général du monde des radioamateurs. Nous allons aborder une
autre approche moins rébarbative.
Comme déjà expliqué au dessus, les
radioamateurs (RA) sont des passionnés de la radio télécommunication. Cette
passion permet d’unir des personnes lointaines et de différentes cultures.
Elles partagent le même but : aller plus loin et le plaisir de réaliser un
contact rare. C’est en quelque sorte une très grande communauté conviviale.
Contrairement à la pratique de la pêche, pour communiquer, il faut être deux.
Le radioamateurisme apporte une certaine cohésion
sociale. De plus, lorsque l’on a établie une liaison difficile, la joie est
très grande.
Le fait de pouvoir communiquer avec une
autre personne sur un autre continent sans passer par n’importe quel réseau
fiable (internet, le téléphone) est tout l’intérêt du radioamateurisme
en ondes courtes. On ne passe pas par un relais, par un satellite, on ne
« triche pas ». La voie est transmise dans les airs d’un continent à
un autre. L’homme est différent des autres animaux par sa faculté à
communiquer, son besoin de relations sociales. La radio permet justement de
rapprocher des gens distants et d’assouvir ce besoin de communiquer. L’homme
est aussi curieux et veut aller de l’avant. Le RA va de l’avant en choisissant
le moment propice selon les conditions de propagations pour établir son
contact. Si cela ne marche pas, on cherche à régler le problème : on
améliore l’antenne, on vérifie son poste, … On recommence. Mais l’aspect, le
virus, le quelque chose qui unis les RA*, ce n’est rien d’autre que la magie
des ondes : c’est le pouvoir de communiquer avec un autre, d’entendre une
voix d’ailleurs dans une petite boite.
Cette magie ne se limite pas qu’aux RA
seuls, à toutes les ondes courtes.
Les ondes courtes grâce à leurs
propriétés de propagations permettent ces liaisons intercontinentales entre
deux personnes très éloignées (cf. théorie). Voila la raison pour laquelle
elles sont si particulières.
·
L’esprit ?
Soudain, on se rend compte que tout le
monde est proche, que les frontières n’existent plus. On a un sentiment de
liberté et d’indépendance. Nous ne sommes pas cloîtrer dans notre bulle.
De la sorte, la communauté radioamateur
est très attachée aux valeurs humaines, au respect et à l’entre-aide.
Mais il faut toujours garder à l’esprit
que l’aspect technique a la priorité sur tout. On est RA pour la technique,
pour améliorer les moyens de télécommunications. Le contact ne sert qu’à
expérimenter cette technique. On n’utilise pas la radio pour parler, mais pour
améliorer ses propres connaissances ! Le téléphone et internet existent
pour remplir cette fonction.
·
En
cas de catastrophes
En cas de catastrophe majeure, les RA peuvent
assurer un réseau de communication d’urgence. Lors d’un cataclysme ou d’un
évènement grave, les télécommunications traditionnelles peuvent devenir
défaillantes. Lors d’une tempête, on doit s’attendre à des coupures de courant
prolongées, à des ruptures de tronçons de câbles, … Cela provoque des pannes
sur les réseaux de télécommunication.
Imaginons qu’une catastrophe majeure survient …
D’une part, les réseaux les plus fragiles, les
filaires comme le téléphone (ligne aériennes), tomberont en premier. En cas de
tremblement de terre, ce sont les lignes souterraines qui sont touchées
(téléphone, fibre optique, …). En guise de solution, on se tournera naturellement
vers la téléphonie mobile, qui, si les liaisons entre les relais ne sont pas
rompues, va très vite s’engorger. De plus, certaines régions isolées peuvent
être très mal desservies (réseau inexistant).
D’autre part, les télécommunications des
autorités civiles pourraient être très perturbées : certains relais de la
police, des pompiers, … deviennent défaillants. De la sorte, certains nœuds
deviennent inopérants. Cependant, les nouveaux réseaux numériques (ASTRID, …)
sont prévus pour ce genre de panne grâce à leur topologie maillée. Mais, même
s’ils sont plus fiables que le GSM, il ne faut jamais exclure une panne totale.
Les pannes de courant prolongées finiront par
vider les batteries de secours de relais isolés, si ceux-ci ne sont pas
alimenté autrement (panneaux solaires), les onduleurs, … En fin de compte, il
ne nous reste plus beaucoup de choix : le téléphone satellite IRIDIUM, les
liaisons militaires et les systèmes les plus simples comme la CB, les talkies
walkies (VHF, UHF, PMR446) et les radioamateurs.
Parmi ces solutions, les autorités retiendront
le satellite, les services militaires et les RA. Pourquoi ? Ce sont les
seules bandes de fréquences où l’on peut garantir une certaine fiabilité pour
les liaisons.
Comment les RA peuvent-ils
intervenir ?
Tout licencié RA est au service de l’état en cas
de force majeure. Les autorités peuvent réquisitionner son matériel et son aide.
C’est parce que le RA est un passionné et qu’il possède une certaine expérience
dans le domaine de la radio qu’il pourra mener efficacement sa mission.
Sur le plan national, au sein de certains pays,
il existe des réseaux (RAYNET en Angleterre) et des collaborations (avec la
Croix-Rouge de Belgique). Les RA établissent par exemple des passerelles pour
ponter deux réseaux, établissent des relais mobiles sur un point haut, … On
utilise les bande VHF et UHF pour établir les links. Les missions ne manquent
pas. Cependant, il faut toujours garder à l’esprit que les missions consistent
qu’à garantir des liaisons fiables pour dépanner les autorités, et rien
d’autre. On apporte son aide sans entraver le travail des autres.
Sur le plan international, des fréquences
d’urgences en HF sont attribuées :
International
15m 21,360 MHz USB
17m 18,160 MHz USB
20m
14,300 MHz USB
IARU Région 1 (Europe, Afrique, Milieu est de
l’Asie et le nord de l’Asie)
40m 7,060 MHz LSB
80m 3,760 MHz LSB
7110 KHz: La fréquence centrale
d'urgence au 29 mars 2009
19/12/2008
à 07h16 |
IARU REGION
1 dans sa recommandation nrCT08 C4 REC13 déclare qu'à compter du 29 Mars 2009,
la plage de fréquences allouée aux trafics d'urgence sera comprise entre 7100
et 7130khz avec comme fréquence centrale d'urgence 7110khz tous modes de
transmission.
Source: IARU (via AMARAD)
On y retransmet les informations à but
humanitaire des organisations non gouvernementales. Donc, il faut veiller à
laisser ces canaux libres dès qu’un évènement grave survient sur la planète.
Voici un exemple d’une procédure :
Signal
d'urgence
EMERGENCY
WELLFARE-TRAFFIC
ATTENTION
URGENCES – ATTENTION TRAFFIC D'URGENCE
Annonces
en cas d'urgences
QUI nom et
emplacement QTH de l'annonceur
OÙ emplacement
du cas d'urgence ou de l'événement
(ville,
village, localité, coordonnées)
QUOI événement,
quelle aide est nécessaire
COMBIEN
blessés,
concernés
QUELLES
blessures,
maladies, dommages
Règle
de priorité
Emissions
radio d'urgence avant le remplacement des
communications publique
et avant les
émissions radio amateur
Source : HB9TTQ 9.2006
Quels sont les cas dans
lesquels sont-ils susceptibles d’apporter leur aide ?
Les cas les plus fréquents sont les catastrophes
naturelles : tsunamis, tremblements de terre, tempêtes, … Les autres cas
concernent les crashs d’avions, certains attentats terroristes menant au chaos
le plus total (le 11 septembre en autre), les guerres, …
D’un point de vue personnel, il faut d’abord se sentir utile et être prêt.
Dans d’autres cas, on sera obligé d’y participer moralement. Un sinistre peut avoir
lieu non loin de chez soi. S’il a lieu dans une région isolée où on est l’un
des rares RA du coin, notre aide pourrait vite devenir indispensable. De plus,
une connaissance géographique des lieux ne fera qu’augmenter les chances de
réussites : on connait les points hauts, on peut guider les secouristes
plus efficacement, … Mais l’aide se limitera dans la plupart des cas au routage
d’informations. Il faut laisser les professionnels faire leur travail.
D’un point de vue pratique, il existe de nombreux cas de figures. Le
premier consiste à établir des liaisons en mobile à l’aide de portatifs sur le
lieu du sinistre s’il est localisé. Si l’ampleur est plus grande et que des
liaisons à moyenne distance (50 à 100 km) doivent être envisagées (par exemple
entre le lieu du sinistre et un QG distant), on établira des relais VHF. Soit
on utilisera ceux existants déjà, soit, on en créera des nouveaux en plaçant
par exemple deux voitures équipées sur deux sommets à vue. Ensuite, on
utilisera la HF, soit chez soi (pour relayer les appels), soit sur place. Tout
cela dépend des besoins.
Point de vue alimentation, on aura le plus
souvent recourt aux batteries. On peut utiliser des groupes électrogènes, mais
tout le monde n’en a pas vraiment les moyens. Le mieux est de garder quelques
accus au plomb de 12 V de côté et de les entretenir. Si on a la chance d’être
relié au secteur, tant mieux ! On fait avec les moyens du bord !
Comme dit plus haut, il existe déjà certaines
infrastructures et des plans. Le mieux est de se renseigner au sein d’un radio
club, de l’association des radioamateurs du pays ou simplement à une ONG
concernée (Croix-Rouge).
Les émissions d’urgences sont prioritaires sur
le reste.
Pourquoi les RA ?
Les RA sont des personnes ayant obtenu une
licence grâce à un examen. Ils forment un groupe de gens sérieux aux yeux des
autorités. De plus, comme la radio est leurs passions, ils peuvent aider très
efficacement les services. Les bandes RA étant « calmes » sont plus
appropriées pour les raisons d’urgences.
D’un point de vue matériel, ils possèdent toutes sortes de portatifs sur
diverses fréquences par exemple. Ils ont toujours des batteries de réserves.
Certains possèdent même des groupes électrogènes et du matériel haut de gamme. Ils
connaissent beaucoup de techniques pour transmettre des documents numériques
(textes, images, …).
Mais c’est aussi dans la simplicité de la
liaison, du matériel utilisé et du réseau que l’on trouve la fiabilité :
les communications les plus simples reposent sur un échange vocal simplex entre
deux stations sans passer par des nœuds centralisés en analogique avec du
matériel simple. Un émetteur HF n’a pas besoin d’être connecté à un serveur
pour fonctionner, alors qu’un GSM n’est rien sans sa base. Il suffit de
posséder une source d’alimentation 12 V et de monter une antenne. Comme les RA
sont dispersés géographiquement, on peut établir un réseau p2p où ce sont des
humains qui relayent les informations.
Voici des raisons (il y en a d’autres) pour
lesquelles les RA peuvent être utiles à la société.
Quelques cas récents où les
RA ont été utiles ?
Le premier est bien entendu le 11 septembre où
les deux tours abritaient des relais en tout genre dont ceux des pompiers. Il
s’en est suivi de grave disfonctionnement du réseau civile.
Un deuxième cas est le tsunami en 2004 :
parmi les pays touchés, certains n’avaient pas d’infrastructures de
télécommunication très développées. En outre, les seules existantes ont été partiellement
détruites. Les RA sont intervenus au niveau international grâce aux ondes
courtes et localement avec les VHF, UHF, …
Un troisième dans pays pourtant développé et
équipé normalement assez bien équipé est la catastrophe de Ghislenghien
en 2003 dans le Hainaut en Belgique. L’aide des RA a été appréciée par la
Croix-Rouge. Il a fallu établir des passerelles pour les secouristes et
ambulanciers.
Il n’y a pas que dans les pays en voie de
développements (PVD) que l’on rencontre des soucis. Nos sociétés hyper technologiques
possèdent aussi leurs lacunes. Il ne faut jamais avoir une confiance totale en
nos réseaux de télécommunications centralisés et complexes, pourtant dits fiables.
On comprend l’intérêt que les RA peuvent
apporter.
Que transmettent-ils sur les ondes
courtes ? [En général]
Les principaux échangent effectués sont vocaux
(en analogique). Autrefois, ils s’opéraient en AM. Aujourd’hui, la SSB s’est
fortement généralisée : elle est beaucoup plus performante et résiste
mieux aux interférences que la AM. De plus, le rendement énergétique est
meilleur. La voix est directement modulée sur une bande latérale HF.
Ensuite, on distingue les modes digitaux. On
module un signal BF dans le but de transmettre une information numérique
binaire, c'est-à-dire un O ou un I. Grâce à ces modes, on peut transmettre du
texte au format ASCII et évidemment des fichiers. Les plus rencontrés sont le
RTTY et le BPSK 31. Ils ne supportent que le texte. Pour le transfert de
fichiers, on utilise le DRM ou le packet.
S’ajoute les images analogiques SSTV. C’est un
mode similaire à la TV PAL, mais où le rythme des trames est fortement ralenti.
En PAL, on transfert 25 images par seconde. Vu que la bande passante en HF doit
être réduite, il faut 2 à 5 minutes par image. Elles peuvent être en couleurs,
nuances de gris ou NB. Le fax HF est un des nombreux protocoles SSTV, à la
différence qu’il est NB. Attention, ces modes sont analogiques !!!
Le morse est toujours utilisé parmi les RA. On
pourrait l’associer avec les autres modes numériques. Mais son principe est tout
de même différent vu que l’on ne transmet pas des O et des I. C’est parmi tous
les modes textes le plus facile à gérérer.
Les modes numériques en général
Quand on parle de modes numériques, on entend
tout ce qui touche à la transmission de code binaire. Le principe est le
suivant : on module un signal HF par un signal binaire à l’aide d’un modem
(par exemple le modem 56 k). En transmission
OC, comme la plage audible est inférieure à 3000 Hz, on veillera à avoir une
fréquence de travail en dessous de 3000 Hz. On l’applique sur les bornes de
l’entrée micro du TX. De là, l’émetteur le transmettra en SSB.
Donc, on module un signal BF. Celui-ci modulera
une onde HF. Par convention, c’est en SSB.
Au décodage, il suffit d’extraite la BF du
signal HF. La BF sera démodulée par le modem. En pratique, on branchera la
prise casque sur le modem.
Avant, un modem spécifique était indispensable.
De nos jours, les cartes sont avec un logiciel adapté font largement l’affaire.
La carte son peut donc être utilisée comme modem dans les deux sens : elle
modulera en sortant la BF par la prise casque et elle démodulera via l’entrée
line ou micro.
Ainsi, si vous voulez voir les transmissions RA,
il suffit de posséder un récepteur décamétrique compatible SSB et un PC équipé
d’un logiciel de mode numérique. Parmi les plus connus, vous trouverez MixW et Digipant. Je n’explique
pas le fonctionnement de ces logiciels, on trouve la procédure un peu partout
sur le web.
Le but du modem est de moduler un signal HF. On
peut moduler en fréquence une onde de forme carrée, sinusoïdale, …
Pourquoi ?
Un signal carré est très vite dégradé sur une
ligne car il varie brusquement d’une tension à une autre (0-5V, -5V +5V, …).
Sur l’oscillogramme de gauche suivant, au changement d’état, on passe de -1 V à
1V. La pente à chaque basculement (toutes les demi-périodes T/2) est infinie,
donc brusque. Un tel signal devient trop vite affaibli au point de ne plus
savoir la différence entre un O et un I binaire. Sur l’oscillogramme de droite,
on se rend compte du désastre. Respectivement de haut en bas, on entre un
parfait signal binaire. Ensuite, après une longue distance de ligne, on obtient
un signal fortement atténué. Ce signal entre dans le décodeur. Comme il faut
dépasser un certain seuil de tension pour être considéré comme un I, tout ce
qui sera inférieur sera pour lui un O. Ainsi, un I de l’émetteur
pourra être perçu comme un O. Voila la source d’erreur !
Source : http://www.technologuepro.com/transmission/chapitre3_fichiers/image086.jpg
Par contre, un signal sinusoïdal sera bien moins
dégradé car il ne varie pas brusquement ! Mais alors comment
fait-t-on ?
Le ASK
Source : http://www.technologuepro.com/transmission/chapitre4.htm
Je vais expliquer brièvement deux modes de
codages. Le PSK et le ASK. Pour le
ASK, on émet un signal sinusoïdal pour coder un I.
Le PSK
Source : http://www.technologuepro.com/transmission/chapitre4.htm
Pour le PSK, on modifie la phase du signal pour
signaler un changement d’état.
Le BPSK31
Pour les transmissions sur ondes courtes, le
BPSK31 est le mode le plus utilisé. Les caractères sont codés en ASCII anglais
7 bits. On module un signal BF de fréquence centrale aux alentours des 1800 Hz.
A l’écoute, on perçoit un sifflement assez fort. Comme la fréquence de ce
signal est précise, on peut appliquer un filtre passe bande très étroit. Cela
fait du BPSK un mode ultra performant. L’ordinateur arrive à le décoder alors
que notre oreille arrive à peine à l’entendre. On comprend qu’il soit très
prisé par les RA. Là où la voix ne passe plus, le PSK passe. Pourtant, le
signal HF est le même. L’explication de cette différence trouve origine dans le
filtre étroit et la transmission de phase par varicode
!
Par contre, au niveau de la rapidité de la
transmission, elle n’est guère fameuse à comparer aux débits ADSL. Dans les
modes de cette famille, on n’excède guère 300 bauds. Le BPSK31 est de 30 bauds.
Quand on reçoit un texte, il faut un certain temps pour afficher les
caractères. Voila la raison pour laquelle, on se contente de messages assez
cours et codés en ASCII 7 bits. On oublie la transmission de fichiers J .
On décode le BPSK avec Digipan
ou MixW. Voici un aperçu d'un logiciel de réception
de modes numériques :
A gauche, une capture d'écran générale. Pour les
réglages, on regarde le spectre fréquentiel du signal reçu. On l'appelle la
"chute d'eau"(agrandissement à droite). Il faut placer le curseur sur
les raies rouges. C'est la raie qui représente la fréquence centrale du signal
BPSK. Ensuite, il suffit de lire le texte dans le cadre prévu à cet effet. Pour
ceux qui veulent en savoir plus, je vous invite à vous reporter aux nombreux
sites RA.
Le FSK
Le FSK consiste à faire varier la fréquence du
signal sinusoïdal BF en fréquence en fonction du signal binaire. Un I aura une
haute fréquence et un O une petite.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Fsk.svg
Le RTTY
Le RTTY ou radio-télétype est du FSK. C’est du
MFSK (il y a plusieurs variations de fréquences). Le principe consiste à coder
les caractères selon le code Baudot (5 bits), ASCII 7 bits ou 8 bits. C’est
donc un mode purement textuel comme le BPSK31. Ici, la fréquence du signal
varie selon plusieurs paliers. On aura autant de fréquences que de moments
(nombre de bits), ce sans redondance. A l’oreille, on le perçoit aisément par
ce changement de fréquence. On entend un son ayant 2 ou plusieurs tonalités
successives différentes. Elles changent plusieurs fois par secondes.
En appliquant deux filtres DSP passes bandes
très étroits, la performance peut-être aussi excellente que le BPSK31. Niveau
rapidité, il est légèrement supérieur (50 bauds), ce qui est tout de même fort
lent. Certaines versions modernes permettent des vitesses de 300 bauds. Mais en
HF, le 50 bauds est la norme en code Baudot ou ASCII anglais 7 bits.
La synchronisation s'effectue à chaque lettre
par un bit particulier.
Pour la robustesse, le BPSK31 le bas quand même,
mais légèrement. La différence se fait sentir quand les signaux sont très
mauvais.
Ce code n’est pas réservé qu’aux seuls RA. C’est
le standard dans toutes les transmissions numériques HF depuis les années 60.
Son nom de radio-télétype est du au fait que c’est du télétype par radio au
lieu de passer par le téléphone (telex).
Ci-dessus, un exemple d'un logiciel de décodage
RTTY : SeaTTY. Sur cette capture, on remarque bien
les deux raies spectrales du signal RTTY. Le texte décodé est un message météo
! La distance entre les raies s'appelle le "shift", c'est l'écart
fréquentiel. Il est en général de 450 Hz.
Comparatif
Voici un comparatif des modes digitaux
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Radiot%C3%A9l%C3%A9type
On constate que le BPSK31 est le mode le plus étroit
en bande passante.
Le morse
C’est un code à part des autres : on ne
transmet pas les caractères sous forme binaire mais de points ou de traits. On
peut tout de même le classer dans les numériques car un caractère correspond à
un code précis. Ils sont codés sur 5 moments selon l’alphabet morse. Dans
son principe de fonctionnement, on envoie une suite de tonalités sinusoïdales
d’une fréquence unique précise dont la durée des impulsions correspond à un
trait ou un point.
Pour transmettre le code morse en radio, on envoie une onde porteuse ayant une
fréquence et une amplitude constantes. Elle sera émise lors d’une pression sur
la pioche (key). Au relâchement de celle-ci, plus aucun signal n’est émit. A la
réception, ce signal est mélangé avec un signal hétérodyne produit pas un BFO. Il
permet de modifier la fréquence sonore. Il en sort une tonalité sinusoïdale
audible. Sa fréquence est en général de 800 Hz. A l’oreille, J qui ne reconnaitrait pas le célèbre code morse.
C’est quasiment le seul connu du grand public parmi tous (peut-être le RTTY
pour les plus avertis).
Grâce à une bande passante très étroite, ce mode
est très robuste.
De plus, il est facile pour tout le monde à
connaître, à maîtriser et à mettre en œuvre en cas d’urgence. Il suffit de
créer une porteuse pure avec n’importe quoi : lampes de poches, laser,
créer des arcs électriques (avec un interrupteur de lampe), allumer éteindre un
émetteur quelconque, taper des doigts sur une canalisation … Bref, il s’adapte
à toutes les situations possibles. En cas de naufrage, le plus simple est de
créer un arc électrique avec une batterie ou de créer un éclateur (et …
d’espérer que les gardes côtes écoutent avec un VLF J
).
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:International_Morse_Code.PNG
La transmission d'images (SSTV)
La SSTV est un mode analogique permettant de
transmettre des images. Le principe est le suivant : un ordinateur crée un
signal BF (par la carte son) codant l'image. La porteuse HF est modulée en fonction de ce signal BF. Le signal SSTV de BF
est une suite de trames TV très lentes : 2 minutes pour une image en couleur
320*256 pixels. Cette lenteur trouve son explication du fait que les
transmissions en OC sont limitées en bande passante. Mais l'avantage à en
retirer est la robustesse et la fiabilité.
On retrouve à ce jour une multitude de modes
dont les plus utilisés sont le Martin 1 et 2, le Scottie
et en noir et blanc le Robot B/W 8. Voici une liste reprenant les principaux
modes, le temps de transmission d'une image complète, la résolution et la
méthode d'encodage des couleurs.
Mode
Durée (sec) taille
Méthode
Robot B/W 8
8
160x120 Mono tone
Robot B/W 12 12
160x120 Mono tone
Robot 24
24
160x120 Color
differentiation
Robot 36
36
320x240 Color
differentiation
Robot 72
72
320x240 Color
differentiation
AVT 90
90
320x240 RGB (no
synchronization pulse involved)
Scottie 1
110
320x256 RGB
Scottie 2
71
320x256 RGB
Scottie DX
269
320x256 RGB
Martin 1
114
320x256 RGB
Martin 2
58
320x256 RGB
SC2-180
182
320x256 RGB
SC2-120
122
320x256 RGB
SC2-60
62
320x256 RGB
PD50
50
320x256 Color
differentiation
PD90
90
320x256 Color
differentiation
PD120
126
640x496 Color
differentiation
PD160
161
512x400 Color
differentiation
PD180
187
640x496 Color
differentiation
PD240
248
640x496 Color
differentiation
PD290
289
800x616 Color
differentiation
P3
203
640x496 RGB
P5
305
640x496 RGB
P7
406
640x496 RGB
Source : http://start1g.ovh.net/~onjxymla/page29b.html
On peut constater que les noirs et blancs sont
beaucoup plus rapides que les couleurs.
Voici la répartition spectrale d'un signal SSTV
Source : http://www.mil.be/opendoor/index.asp?LAN=fr
A l'oreille, on reconnaît une émission SSTV par
un son assez fort de fréquence centrale de 1500 Hz.
Pour la réception, il suffit de connecter votre
décamétrique sur votre ordinateur par la prise Line in ou micro. Les interfaces
d'émission-réception entre le PC et le transeiver
sont toujours les mêmes que pour les modes digitaux. Côté logiciel, le plus
facile à trouver et le plus simple est ChromaPIX.
Voici des exemples d'images reçues :
Source : http://start1g.ovh.net/~onjxymla/page29b.html
Les deux premières à partir de la gauche sont de
moyenne qualité. On peut apercevoir de la neige et des lignes parasites. Elles
sont dues à un signal variable faible et au fading. Les endroits où il y a de
la neige correspondent au moment où le signal était trop faible. Le
destinataire est ON4KTJ, un OM belge, l'expéditeur est PY7ZZ, un OM venant du
Brésil. On constate donc que sa provenance est assez lointaine. Le contact
établi entre ces 2 OM's est même prodigieux. Cet
exemple démontre les exploits que l'on peut faire avec les OC.
Les deux images de droites sont d'excellentes
qualités. En se fiant aux indicatifs, on remarque qu'elles nous proviennent
d'Europe, soit une région proche. Pour transmettre de telles photos, il faut 2
à 3 minutes.
L'analogie à la télévision peut être envisagée :
une image d'une station trop lointaine aura plein de neige, elle peut être
décalée,…
Si vous êtes intéressé par la SSTV, je vous
invite à consulter les autres sites sur le web. La documentation ne manque pas.
Conclusion sur les transmissions RA
Voila, nous avons parcourus les principaux
médias de transmission qu'utilisent les radioamateurs. On remarque qu'il y a
une foule d'informations qui parcourent au dessus de nos têtes. Que ce mode
n'est pas limité à la voix et à des vieilles technologies, mais est en constante
évolution. Voix, texte et images, tout est possible. Bien entendu, je n'ai pas
parlé de tous les modes numériques, vous en découvrirez pleins d'autres plus
exotiques. N'hésitez pas à consulter notre ami Google pour approfondir vos
connaissances.
En pratique – Les plages de fréquences
Pour pouvoir écouter les RA, il faut un
récepteur décamétrique AM/LSB/USB/CW avec un pas d'au moins 100 Hz couvrant
toute la gamme. Les plages RA sont :
Fréquences |
Bande |
1 810 kHz à 1 850 kHz |
160 m |
3 500 kHz à 3 800 kHz |
80 m |
7 000 kHz à 7 100 kHz |
40 m |
10 100 kHz à 10 150 kHz |
///// |
14 000 kHz à 14 350 kHz |
20 m |
18 068 kHz à 18 168 kHz |
///// |
21 000 kHz à 21 450 kHz |
15 m |
24 890 kHz à 24 990 kHz |
///// |
28 000 kHz à 29 700 kHz |
10 m |
En dessous de 10 MHz, toutes les communications
s'opèrent en LSB. Au dessus de 10 MHz, c'est donc l'USB qui est utilisé. Pour
le morse, on utilise la CW. La AM est parfois encore utilisée
par certain juste pour le principe. On nomme la plage de fréquence le plus
généralement par sa longueur d'onde. Vous entendrez toujours "Bande des 80
m" et non "Bande des 3,5 MHz".
La bande des 160 m est théoriquement hors HF.
Mais en réalité, il n'y a pas de frontière stricte vu que les propriétés des
ondes varient graduellement.
Chaque bande de fréquence est elle-même
subdivisée en sous bande. De manière générale, on trouvera respectivement le
morse, les modes numériques textuels (RTTY et PSK) et ensuite tout le reste
(phonie, SSTV, …). Retenez que le morse se situe TOUJOURS en début de bande
(les 20 ou 100 premiers kHz selon la grandeur de la plage).
En pratique – Les heures d'écoutes en Europe
Ce sujet a déjà été abordé dans la théorie sur
les OC. La fréquence varie en fonction de l'heure. En règle générale,
·
Matin :
la bande des 80m (avant 8h – 8h30 UTC) – la bande des 40 m (avant
12h – 13h UTC)
·
Après-midi :
la bande des 20 m (entre 12 et 18h UTC).
·
Soir et la nuit :
la bande des 80 m – la bande des 40 m.
Cette règle est basée sur l'expérience
quotidienne. C'est une constatation et non une loi. C'est le cas qui se
présente plus souvent. D'autres bandes peuvent s'ouvrir dans des circonstances
particulières ou le 80 m peut aussi très bien s'ouvrir l'après midi. Mais ce
cas est assez rare.
En pratique – Balayage des fréquences et
réglages
L'écoute en onde courte demande énormément de
patience. Les modes SSB demandent un accord en fréquence très précis. Quand
vous voulez écouter les bandes, prenez votre temps, utilisez même de préférence
un casque. Réglez la roulette d’accord de la fréquence méticuleusement. Quand
vous captez une station, affinez le réglage à l’aide du potentiomètre de
réglage fin. Après, réglez le gain de la réception de manière à éviter au
maximum de bruit. On le diminue au strict minimum pour ne pas saturer le
récepteur. Il ne faut s'étonner que cela ne fonctionne pas du premier coup.
C'est en écoutant de temps en temps et en apprenant à connaître son récepteur
que l'on améliorera la capacité d'écoute. Aussi, le son est loin d'être du
téléphone et est souvent très brouillé, c'est normal. L'écoute répétitive nous
permet à la longue de les ignorer. On développe ainsi la capacité à sortir la
voix du souffle J En radio, vous entendrez la phrase "Faire
l'oreille".
Résumé
Maintenant, vous savez tout sur le monde des RA.
Un RA est un passionné des ondes possédant une licence suite à un examen auprès
d'une autorité compétente de tutelle (IBPT, …) qui leur délivre un indicatif
unique. Il est reconnu nationalement ou mondialement. Le but principal est la
technique et ensuite le contact. Les RA sont au service de l'état en cas de
problèmes, leur utilité est primordiale lors de catastrophes naturelles. La
procédure RA structure les échanges (QSO). On utilise un argo
et des codes pour améliorer la compréhension des transmissions difficiles (code
Q, alphabet militaire, …). Ils peuvent émettre sur plusieurs bandes de
fréquences couvrant tout le spectre radio. Outre la phonie, on rencontre
d'autres modes de transmissions, les modes numériques. Les cartes QSL sont 1
accusé de réceptions d'un contact.
La radiodiffusion mondiale
La deuxième plus grande utilisation, si pas la
première, n'est rien d'autre que la radiodiffusion internationale. La
propagation particulière des OC, qui permet des liaisons mondiales sans
recourir à des relais, intéresse très fort les stations radios. On nomme tout
ce qui concerne la radiodiffusion OC les radios mondiales.
Les radios mondiales servent à diffuser des
programmes et des informations d'un pays à tous ses expatriés. Par exemple, les
belges habitants dans le Congo, la Chine ou tout autre pays peuvent rester en
contact avec sa patrie la Belgique en écoutant RTBFi.
Ainsi, beaucoup de pays diffusent des programmes destinés à leurs expatriés.
Qui sont en sont les utilisateurs et utilité ?
Comme dit juste avant, principalement les
expatriés. Mais cela ne se limite pas qu'aux anciens colons perdus dans le fin
fond de l'Afrique ou sur une île perdue dans le Pacifique. Tout le monde est
potentiellement un utilisateur !
La radiodiffusion en OC est un service rendu à
tous les citoyens d'une nation. Quand vous partez en vacance à l'étranger, vous
serez toujours au courant de ce qui se passe dans votre pays. Cela peut-être
utile pour connaître les mouvements de grève dans les aéroports si on ne
possède pas de connexion internet. Pour d'autres, cela fait plaisir d'entendre
des stations francophones et de connaître les résultats de la Coupe de
Belgique. En réfléchissant, il ne faut pas être loin pour ne plus recevoir de
station FM, MW ou LW.
Les utilisateurs sont donc les expatriés et les
touristes qui veulent garder un lien avec leur pays.
Les programmes diffusés : l'actualité mondiale
Le but premier des radios mondiales est
l'information sur le plan international, ensuite, la culture. Vous trouverez
beaucoup de bulletins d'informations internationaux ou nationaux, de bulletins
météos couvrant tout un continent et entre ceux-ci, des émissions culturelles
de sujets divers : religion, économie, musique, …
Dans le cas particulier de la RTBF, elle
transmet les infos de la premières toutes les heures avec la météo nationale.
Quand il y a un évènement sportif, il est intégralement diffusé. Les autres
stations priment plutôt sur l'information internationale. Les bulletins de RFI
sont destinés à un public beaucoup plus large que la France seule. Il en est de
même pour les bulletins météos et les émissions de cultures. Elles sont
destinées aux francophones en général. La majorité des stations vise un large
public, le domaine international. On peut les comparer à CNN ou Euronews.
D'autres utilisent ce média pour faire connaître leur pays et venter les
coutumes locales. C'est en quelque sorte la vitrine internationale. Un temps
d'antenne d'1 heure ou deux par jours est consacré en français par la radio
chinoise ! En gros, les programmes sont à la destination du monde entier.
Multiculture
C'est un aspect important général aux OC. En
écoutant les ondes courtes, on ne reste pas cloîtrer chez soi. C'est un
splendide panel multiculturel qui se présente. En parcourant la gamme, vous
entendrez des émissions russes, chinoises, arabes, espagnoles, italiennes,
françaises et évidemment anglaises pour la plupart. En écoutant plus
attentivement, on aura accès à une information plus globale, une information
pas toujours présente dans les médias locaux. D'un coup de roulette, vous
passez du Brésil à l'Afrique J
La modulation
Les radios SW émettent toutes en AM. C'est le
seul domaine où elle est encore utilisée. La seule raison est qu'un récepteur
AM coûte moins cher à produire qu'un SSB. Mais elle tend à disparaître au profit
de la DRM (digital radio mondial).
En pratique – Quel matériel ?
Il n'y a rien de plus facile que de recevoir les
radios mondiales. Il suffit de se procurer un récepteur dit
"mondiale" pouvant recevoir les ondes courtes. Ils sont petits et se
loge dans une poche. Au moment de l'achat, vérifiez que le poste reçoive bien
la bande SW. Ce récepteur est équipé d'une antenne télescopique. Le tuner est
digital pour les moyens et hauts de gammes, analogique pour les autres modèles.
Vous en trouvez pour tous les prix dans tous les magasins : grandes surfaces
(Carrefour, Cora), magasins électro (MediaMark, FNAC,
Photo Hall, …) et spécialisés HIFI.
Ø Les prix
¨
Bas de gamme :
de 7 à 20 €
¨
Moyen de gamme :
de 20 à 75 €
¨
Haut de gamme :
plus de 75 €
Je n'ai pas de modèles précis à vous conseiller.
Un récepteur moyen de gamme sera tout à fait suffisant pour vous.
Ø Tuner digital ou analogique
Un tuner numérique sera plus précis qu'un
analogique. Dans le moyen de gamme, même les analogiques ont une assez bonne
précision. Dans le haut de gamme, vous ne trouverez que des numériques. Un
autre aspect à prendre en compte est la lenteur scanning, en numérique, il vous
faudra du temps pour parcourir toute la gamme SW, alors qu'en analogique, vous
n'aurez qu'à tourner la galette d'un seul coup.
Ø Fine
La fonction "fine" (réglage fin) peut
être utile pour affiner le réglage de la fréquence. En effet, votre poste
couvre de très grandes plages et les stations sont très proches les unes des
autres (parfois distantes de 5 kHz).
Ø Le pas minimal
Le pas minimal de fréquence est de 5 kHz pour
les récepteurs digitaux. Il n'y a pas besoin d'être plus précis en AM.
Ø Les plages de fréquences
La bande SW est fort grande : de 3 à 30 MHz. On
divise donc les plages comme suit :
Fréquences |
Bande |
Nom |
3,200 à 3,400 MHz |
90 m |
|
3,950 à 4,000 MHz |
75 m |
|
4,750 à 4,995 MHz |
60 m |
|
5,005 à 5,060 MHz |
///// |
|
5,950 à 6,200 MHz |
49 m |
SW1 |
7,100 à 7,300 MHz |
41 m |
SW2 |
9,500 à 9,900 MHz |
31 m |
SW3 |
11,650 à 12,050 MHz |
25 m |
SW4 |
13,600 à 13,800 MHz |
22 m |
SW5 |
15,100 à 15,600 MHz |
19 m |
SW6 |
17,550 à 17,900 MHz |
16 m |
SW7 |
18,900 à 19,020 MHz |
15 m |
|
21,450 à 21,850 MHz |
13 m |
SW8 |
25,670 à 26,100 MHz |
11 m |
SW9 |
La plus grande majorité des récepteurs couvrent
de 5,9 à 18 MHz sous le terme SW. Cela est tout à fait suffisant pour capter
les stations mondiales. D'autres couvrent des morceaux de bandes correspondant
aux plages du spectre sous les noms de SWx. Les plus complets permettent la réception
de 3 à 30 MHz. La plupart des stations émettent sur les bandes de 49 à 16 m.
A l'achat, assurez-vous que votre poste couvre
toutes les bandes situées entre 5,9 et 18 MHz.
Ø Les mémoires
Si vous optez pour un poste numérique, vous
profiterez des mémoires. Plus il y en a, mieux c'est. En effet, comme les
fréquences varient en fonction des heures, elles deviennent nombreuses. Il est
intéressant de les encoder au préalable pour facilité l'écoute. Par station,
comptez au moins 2 à 3 fréquences.
Ø La sensibilité
Certains récepteurs possède un bouton DX RX, il
s'agit d'un atténuateur sommaire permettant de réduire ou d'augmenter la
sensibilité du poste (gain CAG). Cela est très pratique pour réduire les
interférences (QRM). Il faut toute fois que votre station soit assez puissante
pour utiliser cet atténuateur.
Sur les plus perfectionnés, c'est un
potentiomètre.
Ø L'antenne
La longueur de l'antenne est un élément
primordial. Plus elle est longue, meilleure sera la réception. Elle doit au
moins faire 50 cm. Si le poste à la possibilité d'avoir une connexion coaxiale,
c'est d'autant mieux. Vous pourrez ainsi brancher une antenne long fil (cf. chapitre antenne).
Ø Les modèles compatibles SSB
Parmi les récepteurs haut de gamme, on peut en
trouver qui supportent le mode SSB. Ils vous permettent d'écouter les QSO RA.
Alors, il faudra que le pas soit de l'ordre des 100 Hz pour jouir pleinement de
cette fonctionnalité. Sony (SW 7600) et Sangean (ATS909)
sont les meilleures marques en la matière.
Les stations francophones
Station |
Pays d'origine |
Site web |
Objectif |
RTBFi |
Belgique |
Public belge |
|
RFI |
France |
Actualité mondiale |
|
RCI |
Canada |
Diffuser les valeurs
canadiennes et l'actualité mondiale |
Sur ce site, vous trouverez tous les programmes
francophones : http://pagesperso-orange.fr/jm.aubier/
En pratique – Les programmes de diffusions
Elle est assez facile en soi. Mais il faut
savoir un minimum de choses avant de se lancer n'importe où. On distingue deux
profils : le curieux et celui qui prépare tout.
Le profil curieux consiste à allumer son poste
dans une bande de fréquence et scanner jusqu'à trouver une station francophone.
Vu le grand nombre des émissions, il faudra être assez patient avant de trouver
celle que l'on désire. Leur identification n'est pas toujours aisée. C'est
aussi le profil de celui qui écoute pour le plaisir. On se branche sur une
station par hasard et on écoute les programmes.
Celui qui prépare tout : si vous avez un but
précis et primez par l'efficacité, un minimum d'organisation est recommandé. Si
vous voulez écouter un bulletin d'informations particulier ou une station
précise, il vous faudra du temps pour la trouver par le scanning (premier
profil). En outre, vous risquerez de rater l'émission.
Pour éviter ce tracas, les stations OC diffusent
des listes de programmes et de fréquences sur internet. Avant de partir,
procurez-vous-en une. Si votre poste est numérique, encodez les fréquences à
l'avance. Cela vous permettra de basculer facilement d'une à l'autre en
fonction de la journée. Sachez qu'elles n'émettent pas 24h/24 mais durant la
journée. En général, les émissions commencent à 7h UTC jusque 12h UTC pour
reprendre le soir de 18h UTC à 22h UTC. Lisez bien les heures et les fréquences
correspondantes. Comme on est en international, on se réfère toujours à l'heure
universelle GMT (UTC). Vous trouverez toujours une carte avec les fuseaux
horaires au dos de votre récepteur. Pour la Belgique, comptez +1 h en hivers et
+2 h en été.
La règle sur la propagation est la même que les
RA : le matin et le soir, les bandes en dessous de 10 MHz se propagent mieux.
La journée, ce seront plutôt celles au dessus de 10 MHz.
Dans le paysage francophone, parmi les pays
purement francophones, seuls trois proposent des programmes : la Belgique avec RTBFi, le Canada avec RCI et la France avec RFI. Les autres
pays diffusent aussi des rubriques. Visitez le lien renseigné au point avant.
Ce site regroupe tous les plans de fréquences francophones dans le monde.
En pratique – La réception
Ici, quelque soit votre profil, partons du
principe que vous connaissez votre fréquence. Il faut la régler sur votre
poste. Si c'est un digital, il suffira de l'entrer. Si votre tuner est
analogique, mettez-vous dans la bonne bande. Ensuite, tourner le bouton général
plus ou moins vers votre station. Jouer en tournant avec un angle très faible
pour affiner le réglage et avoir le signal le meilleur possible. Ce réglage
prend de 10 secondes à 2 minutes. Utilisez en plus le
fine si les émissions sont trop proches.
Pour l'antenne, déployez là à fond et placez le
récepteur à une fenêtre ou à l'extérieur. Si vous en avez la possibilité,
reliez l'antenne télescopique à un très long fil (antenne long fil).
Source : http://membres.lycos.fr/worldbandradio/antennes.htm
Un fil de cuivre suffit amplement. Sinon, une
clôture électrique, le réseau électrique, canalisation métalliques, … font
office d'antenne. Pour la long fil, tendez un fil de
cuivre comme sur le schéma ci-dessus. Elle n'est pas obligée d'être verticale,
elle peut être oblique. Le mieux est qu'il soit isolé à l'aide d'isolateurs en
porcelaine (ceux utilisés par les fermiers pour les clôtures électriques). La
longueur minimale de fil sera de 10 m. Si votre poste possède une connexion BNC
ou PL, utilisez là pour y connecter l'antenne extérieure.
Cherchez la position qui vous donnera la
meilleure réception. Eloignez-vous des sources d'interférences comme les TV,
moteurs, machines à lessiver, …
La qualité du signal ne sera pas du tout de la
HIFI !!! Elle vous paraîtra peut-être médiocre. C'est le seul défaut de
l'écoute en OC. Mais le but est l'information et non la qualité de la musique.
D'expérience, l'antenne télescopique suffit à
elle seule en Europe pour capter RTBFi et RFI.
Le DRM
La AM est de plus en plus supplantée
par le DRM. C'est un nouveau mode numérique. Il permet d'émettre une station
avec un signal beaucoup plus réduit que l'AM. Comme abordé dans le chapitre sur
la modulation, l'AM est le mode qui consomme le plus d'énergie. C'est la raison
pour laquelle il est abandonnés pas les autres utilisateurs des OC. La
radiodiffusion y passe aussi. Mais ici, on mute vers une modulation purement
numérique : l'OFDM.
On transmet le programme radiophonique sur un
flux digital. Le codec utilisé est le MPEG4, il permet une compression très
grande, donc une bande passante très réduite. Elle rentre dans les normes de la
SW. Elle est même plus réduite qu'un canal AM.
Point de vue qualité, c'est un grand pas en
avant : on pourra écouter le programme en qualité FM et téléphone pour le moins
bon bitrate. Il n'y a aucun souffle. C'est un mode
aussi très robuste et qui prend en compte les spécificités des OC : fading et
QRM abondant.
L'identification des stations est même rendue
bien plus aisée. En théorie, on aurait plus besoin de consulter les programmes.
Oui et non J
, c'est vrai que le scanning est très facile, mais les heures d'émissions ne
sont toujours pas 24h/24 !
Il y a tous les attraits multimédias offert par
le RDS (sauf l'infotrafic J ).
Pour les récepteurs, il faut un peu chercher.
Ils commencent à envahir le marcher. Les conseils ci-dessus restent valables
!!! CE SONT LES MÊMES ONDES !!!
Résumé
Voila, vous savez tout ce qu'il faut savoir sur
la radiodiffusion internationale. Elle permet de rester en contact avec sa
patrie et d'être au courant de se qui se passe dans son pays quand vous êtes à
l'étranger. Pour ceux du pays, c'est un moyen de découvrir d'autres cultures.
La marine
Un autre domaine où les ondes courtes sont
primordiales est la marine en haute mer. Bien qu'aujourd'hui le satellite les
remplace, elles sont toujours d'actualité. Elles permettent des liaisons entre
navires en mer et entres le navire et le port lointain. Outre les liaisons
phonies, il y a la diffusion des bulletins météos. De nos jours, seuls les
petites embarcations et les plaisanciers les utilisent : le satellite coûte
cher ! Les professionnels quand à eux utilisent d'autres moyens.
Les OC se propagent très bien en mer, bien mieux
que sur les terres. Il est très facile donc de les capter avec un simple récepteur
SSB.
La phonie
Les principales communications maritimes entre
pêcheurs et les ports sont en phonie. Ils utilisent l'USB. Dans le métier, on
parle de la "BLU marine". Il faut posséder une licence auprès des
autorités compétentes (comme les RA) pour pouvoir émettre sur ces bandes. De
plus, elle est obligatoire pour tout marin (aussi bien plaisancier que
professionnel). Elle est obtenue à la réussite d'un examen. Un indicatif unique
sera aussi délivré.
Egalement comme pour les RA, il y a une
procédure d'appel très particulière. Evidement ce n'est pas la même J
, mais elle se ressemble assez fort. Voici un exemple repris dans le manuel CRR
(http://www.anfr.fr/pages/radiomaritime/manuel_crr.pdf ) français pour un appel de détresse :
"Exemple d’appel et de
message de détresse
en français
MAYDAY, MAYDAY, MAYDAY
ICI
CORMORAN, CORMORAN, CORMORAN
FXFA (Foxtrot, X-Ray, Foxtrot, Alfa)
MAYDAY CORMORAN FXFA
Deux milles Ouest Quiberon
Feu à bord
Demandons assistance immédiate
5 personnes à bord
Quittons le navire
A vous"
Tout appel commencera
par le nom du bateau suivi de l'indicatif. On termine le message par "A
vous". Dans le milieu professionnel, la radio est un moyen de
communication quand cela est nécessaire et non un téléphone. Donc, on ne
l'utilise pas si on a rien à dire. On veillera donc à
respecter "le silence radio" et n'émettre que si cela est
obligatoire.
L'alphabet international
est aussi requis.
Il existe des termes
propre à la marine (que je ne connais malheureusement pas L
).
Parmi les transmissions,
il y a les appels de détresses (le célèbre MAYDAY), les appels d'urgences, les
appels de sécurités et les communications entres navires privées ou non.
La météo marine
Une utilisation
primordiale pour les marins sur la HF est la météo marine. Les bulletins sont
transmis toutes les heures en USB par les organismes météorologiques. Ils sont
émit sous formes textuelles, imagées ou en phonies.
Ø Phonie
Une voix synthétisée
transmet les bulletins vocalement par SSB (USB) dans la bande marine. Les
synoptiques (relevés météos des balises et des navires) sont aussi transmises.
Ø Le RTTY
La plupart des services
météorologiques transmettent leurs bulletins sous forme textuelle par le RTTY.
Pour les marins, il suffit de posséder un récepteur BLU et d'un ordinateur avec
un logiciel de décodage RTTY pour lire les données. Côté logiciel, SeaTTY est de loin le plus utilisé.
Ø Les prévisions RTTY -
Contenu
Vous recevez, comme vous
vous en doutez, les renseignements habituellement donnés à la TV ou à la radio
: température, état du ciel (nuageux, éclaircie, pluie, neige) et le vent
(direction et force). Cependant, cela ne suffit pas à la marine. La hauteur des
vagues, la direction des courants marins et les avis de tempêtes sont encore
plus importants.
Source
: http://home.planet.nl/~hagem358/Navt_F.htm
Ci-dessus, voici un
bulletin reçu par le service d'Hambourg grâce au logiciel SeaTTY.
Premièrement, vous avez l'entête comprenant la région concernée, le service
météo (indicatif) et la date d'émission. Ensuite, vient une description
générale de la situation en Anglais. Après, le synoptique général, la station
communique les vents et la hauteur des vagues par secteurs géographique.
Les alertes tempêtes
sont aussi renseignées à intervalles réguliers.
Ø Les prévisions RTTY - Horaire de diffusion
Les bulletins sont émis
à heures fixes par région. En général, un émetteur ne renseigne que les zones
qu'il couvre. Ainsi, à un même instant de la journée, il émettra le bulletin
pour une zone particulière de l'océan. Ils sont diffusés sur les listes des
programmes de la station météo.
Ø Les prévisions RTTY -
Les fréquences
Vous trouverez sur le
site suivant la liste des principales stations météos : http://home.planet.nl/~hagem358/Schedules.pdf . La principale écoutée
en Europe est le Service Metéorologique Allemand DWD
d'Hamburg sur
les fréquences respectives de 4583.0 kHz, de 7646.0 kHz et de 10100.8 kHz. Il
faut retrancher -1.9 kHz pour obtenir la fréquence réelle en USB. Donc si vous
voulez recevoir le 4583 kHz, vous devrez régler votre récepteur en USB sur 4583
– 1.9 = 4581,1 kHz. Si vous avez lu la section radioamateurs, vous savez à quoi
ressemble le signal RTTY. Arrangez-vous pour recevoir le plus clair possible et
vous poster sur la meilleure fréquence en fonction de l'heure (cf. RA). Il faut
savoir que les antennes sont dirigées vers le littoral. La réception sur le
continent n'est pas du tout optimisée, cependant, rien ne vous empêche de
capter le signal même dans les Hautes-Alpes.
Ø Les prévisions RTTY -
Recevoir le RTTY
Je vous explique
brièvement le principe du RTTY avec SeaTTY :
Sur la capture d'écran
au point précédant, vous pouvez voir deux pics de fréquences dans le rectangle
en cyan. C'est le spectre fréquentiel typique d'un signal RTTY. Il faut aligner
les deux barres sur ces deux pics. A ce moment, le PC pourra le décoder. Vous
trouverez de plus amples informations sur ce site : http://home.planet.nl/~hagem358/Navt_F.htm . Téléchargez le
logiciel NavtMsgs avec SeaTTY
(version payante) proposé sur ce même site. Vous avez en plus une aide très
complète en plusieurs langues. Cette aide ne se limite pas qu'au logiciel, mais
vous dira tout ce que vous devez savoir sur la réception météo HF.
Une fois installé, vous
verrez cette interface.
Ø Les prévisions RTTY –
Les cartes synoptiques
Sur la même fréquence
que les bulletins textuels, les stations transmettent les observations de tout
un réseau de balises postées en mer et de navires. Une balise émet ses mesures,
par HF, par satellite ou par VHF à la station météo maître
ou à un réseau de stations. De là, elles sont relayées et rassemblées sous la
forme d'un code particulier : le synop. C'est une
suite de séries de lettres et de chiffres :
Source
: http://www.astrosurf.com/luxorion/meteo-messages.htm
Une information
synoptique renseigne tout un tas d'éléments mesurés et observé par une station
météo quelconque. Dans l'exemple ci-dessus, chaque groupe de chiffres donne un
renseignement : pression atmosphérique, nuages épais, température, visibilité,
vitesse et direction du vent, ..., le tout à un moment précis (OBSERVATION).
S'ajoute à cela la position absolue en coordonnées géographique de ladite
station. Ce code est universel et un standard en météo.
La météo le seul service
au monde où la collaboration entre nations est à 100 % efficace et constructive
: la météo n'est pas une information secrète, elle est partagée par tous. Le
code synoptique a été inventé dans cet esprit. Avec l'arrivée du RTTY et grâce
aux OC, elle était le meilleur service télécommunication qu'il soit : toutes
les stations à l'échelle mondiale (même du côté soviétique) transmettaient les
mesures en RTTY dans le code universel synoptique dans un temps record. Elles
étaient relayées de poste en poste. Aujourd'hui, même si l'esprit et l'efficacité demeurent identique
, les satellites ont pris le relais. Cependant, la marine dispose
toujours de ce service.
Quand vous voyez toute
cette série de chiffres défiler sur SeaTTY, vous
savez que c'est le synop.
Grâce à cela, on
positionne les balises sur une carte marine et leurs informations dans la
langue souhaitée. C'est assez pratique pour avoir une idée de la direction des
vents ou un aperçu localisé des conditions météos. Il suffit de cliquer sur le
bon pion.
Source
: http://home.planet.nl/~hagem358/Navt_F.htm
Voici un exemple de la
carte établie grâce à NavMsgs combiné avec SeaTTY (option synop).
Evidemment, gardez à
l'esprit que le RTTY est un mode assez lent, il faut donc attendre un certain
temps pour remplir une carte comme cet exemple. Les données sont transmises
entre les bulletins textuels. Elles sont renouvelées toutes les 6h. Le principe
consiste à ce que le marin laisse son poste BLU tout le temps en réception avec
le PC en veille. De cette manière, il aura une carte complète.
Le message synop commence et termine toujours par ZCZC. Pour que NavMsgs puisse le décoder, il doit absolument recevoir ces
deux entêtes. L'entièreté du message est donc obligatoire. L'émission d'un
message dure entre 20 à 40 minutes. Après décodage, vous aurez quelques
dizaines de balises supplémentaires sur la carte.
Cliquez sur une balise
et regardez bien les informations : vous constaterez que les observations sont
très précises. Cependant, une mauvaise réception de la porteuse HF entraine une
erreur de décodage. Si vous changez une lettre, un 10°C peut se transformer en
90°C. Soyez donc vigilent à la lecture. Comparez si la mesure est du même ordre
de grandeur que les stations voisines. Normalement, le code à une correction
d'erreur, cependant, comme c'est une substitution, il se peut qu'un
renseignement soit un peu biaisé. Gardez donc toujours un esprit critique.
Pour les curieux, voici
une documentation complète sur le code synoptique :
http://home.planet.nl/~hagem358/SynopCode.zip
Ø Le FAX HF
Un autre service rendu
par les stations météo, ce sont les Fax HF. Le principe consiste à transmettre
une image, par analogie à la SSTV, par la HF. L'image en question est une carte
météo des dépressions atmosphériques. L'émetteur code le cliché sous la forme
d'un signal audio. Il modulera la porteuse HF en USB. A la réception, le logiciel
SeaTTY se charge du décodage et de l'affichage.
Le FAX HF est un mode
analogique comme la SSTV. Le signal modulé ressemble à du RTTY avec deux raies
spectrales distinctes. La résolution de l'image est très grande. Il faut donc
20 à 30 minutes pour recevoir une carte. De plus, on peut apercevoir les mêmes
inconvénients que la SSTV quand le signal est médiocre. Mais comme la réception
est optimisée pour la haute mer, la qualité du signal sera dans l'ensemble
assez bonne. Comme ce mode est lent, il est donc robuste. Les cartes sont
transmises en N/B ou en 8 nuances de gris.
Voici un exemple d'un
fax. On devine assez bien l'Europe et les zones de hautes pressions (H) et
basses pressions (L). Cette image est de très bonne qualité.
Le signal du fax est assez
caractéristique. Au repos, un tone à 1800 Hz est
transmis. Il change pour signaler le début de la transmission (synchronisation)
pour devenir strident. Au cours de la transmission, c'est un bruit similaire à
un déchirement de papier.
Côté logociel,
SeaTTY fera l'affaire. Côté matériel, il ne faut pas
grand-chose, mais veuillez vous assurer que vous possédez une bonne carte son (sound blaster, ou AC97). Une
carte son de mauvaise qualité peu entrainer un décalage de l'image (SLAN) :
elle n'arrive pas à décoder assez rapidement les trames.
Je vous conseille le
lien suivant pour tout savoir sur le fax HF : http://f1ult.free.fr/DIGIMODES/MULTIPSK/fax.htm .
Ø FAX HF – Fréquences
Hambourg Meteo: 3855, 7880, 13882.5 Khz
La règle est la même que
pour le RTTY : il faut retrancher 1.9 kHz et se mettre en mode USB.
Voici une liste complète
reprenant les principales stations : http://pierre.lavergne1.free.fr/special_voileux/meteo/meteo-BLU.html .
Ø Le NavText
- Généralités
Il s'agit d'un système
de communication international. Les navires écoutent la fréquence universelle
de 518 kHz. On y transmet les bulletins météos et les avis de tempêtes, … La
langue est l'anglais.
C'est un autre mode que
le RTTY. Il code les lettres en 7 bits. La synchronisation s'effectue
périodiquement par un signal précis, le RTTY lui se synchronise à chaque
lettre. Il y a en plus une correction d'erreur : chaque lettre reçue est
vérifiées deux fois. C'est un mode fiable, du moment que le signal soit assez
clair ! Le shift est de 170 Hz et la vitesse de 100 bauds. C'est donc un
procédé plus rapide que le radiotélétype.
Les messages commencent
par deux lettres (ZCZC) comme entête. Il renseigne la station d'émission et le
type de message. Le corps du texte contient le bulletin ou la dépêche. Il
termine par NNNN.
Exemple d'un message
(Source : Aide de NavMsgs)
ZCZC PA32 start NLcoastguard navwarning
NETHERLANDS COASTGUARD
NAVIGATIONAL WARNING NR32 310935UTC JUL
CABLE AND UNDERWATER OPERATIONS BY
MV 'WAVE SENTINEL' C/S MZBC8 BETWEEN:
52-20N 003-47E 52-22N 003-30E AND
52-22N 003-30E 52-05.5N 003-17.4E
WIDE BERTH REQUESTED.
NAVIGATIONAL WARNING NR18 CANCELLED.
NNNN stop
Le décodeur reconnaît
les balises NNNN et ZCZC.
Ø Le NavText
– Navareas
Les émissions du système
Navtext sont coordonnées entre elles. Pour coordonner
les avis d'urgences pour les navires, on a créé le WWNWS (World Wide Navigational Warning Service). Une centrale recueille
toutes les avis de partes et d'autre pour ensuite les relayer vers les bateaux.
Il y a un poste centrale par zone. On en compte 16 principales à l'échelle du
globe : les Navareas. Elles sont elles-mêmes divisées
en régions plus petites : les metareas.
Ci-dessous
les cartes de la couverture du réseau :
Source
: http://pagesperso-orange.fr/SMDSM/fonctionnement_lesrsm.htm
Ci-dessous,
les cartes des Navareas I, II et III pour l'Europe.
Source
: cartes index de NavMsgs
Les émetteurs d'une Navarea sont identifiés par une lettre unique et par ordre
alphabétique des sites d'implantation. Les zones sont étudiées de manières à ce
qu'aucun récepteur ne puisse capter deux régions avec la même lettre. Les
stations d'une même zone émettent leurs dépêches chacune à leur tour.
Source
: http://pagesperso-orange.fr/SMDSM/fonctionnement_lesrsm.htm
Ø Le NavText
– Contenu des messages
Comme pour la procédure
d'appel en phonie, il y a 3 niveaux d'alertes en fonction de la priorité du
message.
·
Priorité 1 : VITAL (on transmet l'information immédiatement)
·
Priorité 2 : IMPORTANT (on transmet l'information à la fin du
message)
·
Priorité 3 : NORMAL (avis transmis selon l'horaire normal)
Ils sont aussi triés par
sujets selon cette liste :
Source
: http://pagesperso-orange.fr/SMDSM/fonctionnement_lesrsm.htm
Ø Le NavText
– Fréquences
La fréquence
internationale est 518 kHz en MW en langue anglaise. Les pays peuvent émettre
localement les avis dans leur propre langue sur le 490 kHz. D'autres pays
utilisent la HF sur 4209,5 kHz.
Ø Le Navtext
– Schéma de principe général
Source
: http://pagesperso-orange.fr/SMDSM/fonctionnement_lesrsm.htm
En pratique – Les moyens
de renseignements
Si vous êtes batelier,
marin, pêcheur, …, bref, si vous possédez une embarcation telle qu'elle soit,
il est indispensable de recevoir les bulletins météos. Vous avez plusieurs
moyens de vous renseigner :
Ø Les bulletins affichés
au port
Il s'agit des bulletins journaliers
affichés à votre port. Si vous ne possédez aucun moyen de communication, jetez
un œil dessus avant de partie en mer. N'espérez pas un voyage prolongé si le
temps est instable.
Ø La radio (broadcasting)
Sur le littoral, vous
pouvez capter les stations FM jusqu'à l'horizon (100 km). Elles portent très
loin. Cependant, les émetteurs sont optimisés pour garantir la couverture
terrestre. Avec les fortes puissances d'émission (de 100 W à 40 kW), les
stations peuvent se brouiller : vous pouvez recevoir facilement plusieurs
émetteurs sur la même fréquence.
Ecoutez une radio
nationale. Les bulletins transmis seront généraux. Renseignez-vous s'il
n'existe pas une station locale spécialisée pour la marine, on ne sait jamais.
Sur la côte belge, il y a une radio FM dédiée. En Bretagne, il y a aussi une
radio ???
Si vous êtes plus loin
sur le large, il y a la MW jusque 300 à 500 km (parfois plus de nuit) et la LW
jusqu'à 2000 km (plus la nuit). Branchez-vous alors sur France Inter en LW ou
France info en MW. Il reste ensuite les radios internationales en OC :
branchez-vous sur RFI. Ils diffusent des bulletins ciblés pour la haute mer.
Ø La VHF marine
Parmi les systèmes
propres à la navigation, il y a le VHF. La portée est de 100 à 150 km du
littoral. Par propagation optimale, la portée peut être de 300 km. Les
informations transmises sont ciblées et précises.
Ø La BLU
Comme détaillé plus
haut, la HF vous permet de recevoir les synoptiques grâce à la BLU : RTTY, FAX
HF et synoptiques. La HF est très fiable et peut-être reçue partout. C'est un
moyen peu coûteux et facile à mettre en œuvre.
Ø Le GSM
Le GSM peut être utilisé
près de la côte. La portée est de 10 à 30 km dans le meilleur des cas. Il vous
permettra d'accéder à l'internet (voir article "Internet par GSM").
Mais il n'est pas optimisé pour la mer.
Ø Le satellite
Vous pouvez recevoir la
météo par le satellite sur des canaux prévus ou tout simplement via le
téléphone satellite (INMARSAT, IRIDIUM, …). Vous pourrez consulter les sites
internet dédiés grâce au téléphone. La couverture est quasiment mondiale.
Cependant, le prix d'un tel équipement peut décourager les gens peu fortunés.
De plus, les télécommunications sont fort chères (de 1,5 € /minute à 5 €). Si
vous n'avez pas les moyens de vous offrir le satellite, dirigez-vous vers la BLU
marine.
Ø Internet
Internet regorge de
sites météos très complets. Pour y accéder, il vous faut absolument un
téléphone : GSM ou satellite.
En pratique – Comment
recevoir la BLU ?
En HF, toutes les
transmissions s'opèrent en SSB, que ce soit du RTTY, du fax ou de la phonie. Le
principe consiste donc à se procurer un récepteur SSB pour capter la porteuse
HF et un décodeur RTTY ou fax, la phonie quant à elle est directement écoutable
dans le haut parleur du poste.
En pratique – Les
récepteurs mondiaux SSB
Il existe deux types de
récepteurs : les récepteurs portatifs mondiaux compatibles SSB et les
récepteurs décamétriques dédiées.
Les récepteurs mondiaux
démodulant la SSB se trouvent parmi les modèles haut de gamme des récepteurs à
ondes courtes. Ils ont donc le même aspect qu'une radio classique OC, mais avec
plus de fonctions. Ils sont donc petits, tiennent dans une poche et vous
permettent de recevoir la bande FM, MW et LW en plus de la SW. La gamme de
fréquence en SW est de 3 à 30 MHz. On ne rate rien des OC. On se les
procure assez facilement dans la plupart
des magasins HIFI comme Media Markt ou la FNAC. Pour
les repérer, c'est très facile, ce sont toujours les modèles les plus chers.
Les prix sont compris entre 100 et 200 €. Au moment de l'acheter,
renseignez-vous bien à ce qu'il reçoive la SSB, sinon, cela ne vous servira à
rien. Regardez le poste, il y a une étiquette "SSB receiver"
et un bouton adéquat doit être présent. Vous pouvez toujours demander au
vendeur, mais je doute qu'il sache c'est quoi.
Voici quelques modèles :
Sangean – ATS 909w
|
|
Sony – ICF-7600D
En pratique - Les récepteurs décamétriques
La deuxième sorte de récepteurs sont les décamétriques
("décamétrique" car la longueur d'onde est de 100 à 10 m). Par
décamétrique, on entend tous les récepteurs à ondes courtes dédiés pour
l'écoute. Ce sont des équipements plus professionnels que les récepteurs
mondiaux. Ils permettent d'écouter tout ce qui se passe dans les ondes courtes
dans tous les modes : AM, SSB et CW. Ils sont plus sensibles, plus stables,
plus précis. Pour les écouteurs de la HF, le récepteur décamétrique est un
dispositif indispensable. Evidemment, un tel équipement prend plus de place
qu'un récepteur mondial : les dimensions sont celles d'un poste émetteur
récepteur BLU professionnel, soit celle d'un radio K7 CD. Comme c'est du
matériel plus pro, on se les procure dans des magasins spécialisés, sur des
sites spécialisés (revendeur de matériel radio comme CB+, SARDIF, …) ou dans le
marché de l'occasion (eBay, 2main, …). Au niveau des prix, comptez minimum 150
€ pour les modèles de bases.
Voici quelques modèles :
Yaesu FRG-8800
Radio Shack
DX-394
Faites bien attention à acheter un récepteur et non un poste
émetteur-récepteur si vous n'avez pas de licence RA ou professionnelle !!! Dans
le cas contraire, vous vous risquez à de graves ennuis. Les deux modèles
présentés ci-dessus (à titre indicatifs) sont des récepteurs, non des
émetteurs.
Voici un site qui regroupe toutes les datasheets
des postes : http://www.eham.net/reviews/products/8 .
En pratique – Récepteur déca ou récepteur mondial ?
Le premier point à prendre en compte est la place disponible sur
votre bateau. Ensuite, cela reste selon vos affinités et votre budget. Le mieux
est le récepteur décamétrique large bande : ils sont beaucoup plus stables,
plus sensibles et prévus pour les transmissions SSB et CW en ondes courtes. De
plus, ils sont beaucoup plus maniables grâce à la molette.
Point de vue prix, vu le peu de différence entre les modèles d'entrée
de gamme des décas et les récepteurs mondiaux haut de gamme, le preneur du déca
sera largement gagnant. Le récepteur mondial a comme avantage d'être petit et
de recevoir la bande FM, LW et MW. Mais c'est un produit grand public ! Un
récepteur dédié vous donnera beaucoup de satisfaction.
Vous pouvez trouver un bon décamétrique pour à partir de 150 €
d'occasion sur eBay ou sur des sites sérieux de radioamateurs, … En général,
les vendeurs sont très soigneux du matériels.
En pratique – Décoder le RTTY et les fax HF
Une fois que vous vous êtes procuré votre récepteur, il faut un
décodeur RTTY ou fax. Vous pouvez utiliser soit un dispositif dédié ou un
ordinateur (portable).
Pour l'ordinateur, comme explicité au dessus, il faudra l'équiper
d'un logiciel : SeaTTY . Vous brancherez la
sortie casque du récepteur sur l'entrée micro ou line du PC. Pour un souci pratique,
utilisez un PC portable : cela prend peut de place.
Il existe des appareils
décodeurs dédiés avec le récepteur HF intégré.
Récepteur
météo RTTY NASA MARINE Weatherman
En pratique – La
réception, les sources d’interférences et l'antenne
Une fois tout
l'équipement branché, il faut le régler. Réglez le bon mode : USB ou LSB.
Sélectionnez la fréquence de la station météo avec la grosse molette, ensuite,
affinez le réglage avec le fine. Reportez-vous au
point parlant de la réception RTTY pour les fréquences. N'oubliez pas de
retrancher 1.9 kHz. Le réglage doit être très précis car la SSB demande un
accord parfait pour restituer un signal correct.
Ecoutez le signal
reçu : pour le fax, si vous êtes hors horaire, vous entendrez un
sifflement. Pour le RTTY, vous distinguerez une tonalité variable. En plus de
se signal, il y aura du bruit (souffle) et des craquements. Arrangez-vous pour
réduire au maximum les interférences (QRM). Il faut en trouver la source. Pour
pouvez agir sur certaines et non sur d’autres. Les équipements électriques,
électroniques et électromagnétiques peuvent produire des interférences. Vous
pouvez agir sur ceux proches de vous : machine à lessiver, aspirateurs,
transformateurs, alimentations à découpage, … Les autres plus éloignées comme
les lignes hautes tensions, les usines (aussi appelé QRM industriel), les
orages, PLC, … Vous ne pourrez malheureusement pas y remédier. Sur votre
navire, les bougies de votre démarreur, le convertisseur de courant continu en
alternatif et le transformateur de votre PC portable sont les principales
sources de QRM. Pour le transformateur du PC et le convertisseur DC-AC, le
découpage de la tension crée un énorme parasitage HF. S’il est trop puissant,
il risque de souffler la station. Dans ce cas, travaillez avec la batterie de
votre PC. Vous pouvez aussi appliquer des filtres (tores de ferrites sur les
fils d’alimentation par exemple) et blinder le transformateur. Evidemment,
comme le QRM passe par le câble audio jusqu’à la radio, appliquez un filtre. Il
y en a de tout type : du simple tore de ferrite au passe bande étroit (de
type RLC).
En ce qui concerne
l’antenne (cf. aussi chapitre antenne), le mieux est d’avoir une extérieure.
Plus elle sera longue, mieux ce sera. Elle peut-être un long fil suspendu du
mat au sol à l’aide d’isolateurs (verticale ou oblique), un dipôle, … Le fait de la placer à l’extérieur et le plus
loin possible de la cabine réduira fortement le parasitage HF provoqué par le
bateau. Alors, elle devra être reliée à l’aide d’un câble blindé RG58 de 50
ohms. Vous pouvez vous contenter de l’antenne télescopique sur un récepteur
mondial, mais vous aurez de bien meilleures performances avec une externe.
Pour de plus amples
informations, je vous invite à consulter les sites et forums sur la
navigation :
Ø Les plages de fréquences
marines HF
Fréquences |
4,000 à 4,515 MHz |
6,200 à 6,522 MHz |
8,101 à 8,812 MHz |
12,230 à 13,187 MHz |
16,360 à 17,407 MHz |
18,780 à 19,797 MHz |
22,000 à 22,852 MHz |
25,070 à 26,310 MHz |
Pour plus de détails,
rendez-vous sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bandes_marines . Vous trouverez
l’organisation de chacune des bandes.
Résumé
La HF marine est très intéressante grâce à son mode de propagation. Elle permet
aux navires en haute mer de rester en contact. Les transmissions sont
professionnelles : le but recherché ici est l’efficacité : les appels
de détresses et les avis météos. La phonie permet de garder un contact avec les
autres bateaux et le port, même des communications privées. Les bulletins
météos sont transmis par phonie, par les modes digitaux (RTTY et NAVTEXT) et
les cartes par fax HF. De nos jours, le satellite remplace de plus en plus la
HF, mais elle rendra toujours de très bons services : on la reçoit partout
avec des moyens simples.
La
CB
Tout le monde a déjà
entendu parler de la CB (se dit « cibi »).
La CB ou Citizen Band est une bande de fréquence allouée pour permettre aux
citoyens de communiquer entre eux facilement. C’est un loisir pour les
particuliers qui désire tout simplement communiquer. Des bandes de copains se
retrouvent en fréquences le soir par exemple pour causer d’un peu de tout.
D’autres y trouve un épanouissement plus en rapport avec la technique. Pour se
brancher sur ces fréquences, rien de plus simple : il faut posséder une
CB, et dans certains pays, une licence personnelle. Contrairement aux
radioamateurs, il n’y a pas d’examens à passer. On obtient l’autorisation sur
simple demande et en payant la redevance annuelle. En France, elle est libre
d’usage.
Qui utilisent la
CB ?
Parmi les utilisateurs
de la CB, on trouve des camionneurs, des automobilistes, certains
professionnels, des passionnés de la radio et tout simplement des gens
intéressés.
Pour les camionneurs et
les automobilistes, c’est un moyen de rester en contact sur les longues routes.
Elle peut être utilisée pour un convoi de plusieurs véhicules : par
exemple, trois camions faisant partie d’un même voyage. Cela peut s’avérer plus
pratique que le GSM (coûteux) pour se coordonner ou dire « On fait un
arrêt sur cette aire d’autoroute ». Si le camionneur ou l’automobiliste
est seul sur la route, il peut prendre contact avec des gens du coin. C’est
soit pour parler un peu, soit pour demander des renseignements comme son chemin
ou des informations routières. En cas d’urgence, on peut appeler à l’aide*.
Comme le PMR446, c’est un outil pratique pour garder le contact, en groupe ou avec
les gens d’une région traversée.
Des sociétés l’utilisent
dans le seul but de coordonner des camions sur un chantier, dans une carrière
par exemple. Elles préfèrent en général le VHF professionnel et le PMR.
Il y a les gens tout
simplement intéressé à titre privé pour établir des contacts avec le voisinage.
Le soir, cela peut être sympathique de se retrouver en fréquence pour un QSO,
un peu papoter avec les autres OM’s (interlocuteurs).
Ensuite, il y a les
passionnés de la radio. La CB est pour certain un moyen de s’épanouir dans le
monde de la radio. Ils ne l’utilisent pas pour parler, mais expérimenter du
matériel, des antennes et faire des DX’s. Le DX est
une liaison longue distance. Les cibistes profitent aussi des ouvertures de
propagations pour établir des contacts à plusieurs centaines de km.
La CB trouve
principalement sa place dans les véhicules, mais il existe également des
stations fixes et portatives.
Esprit CB
Les valeurs idéales de
la CB sont basées sur la communication, l’entre aide et la convivialité. On va
sur la CB pour établir des contacts locaux, faire connaissance avec d’autres
personnes. Tout le monde est le bienvenu et est bien accueilli.
Le langage CB
A l’image des
professionnels et des radioamateurs, les cibistes utilisent un jargon propre.
On utilise des termes particuliers. Certains sont dérivés du code Q, d’autres
du langage professionnel et le reste a été inventé par et pour les cibistes.
Les habitués de la radio parlent ce langage. Cela explique pourquoi, lors
d’écoute des contacts, ils utilisent un vocabulaire particulier. Par exemple,
pour dire bonjour, on dit soixante-treize (comme les RA), au lit, 144, …
Parmi les langages, il y
a les chiffres, les abréviations et le code Q :
Source :
http://14adf01.free.fr/languageCB.htm
Il n’y a pas de langage
propre à la CB, mais bien un mélange du code Q et un argo.
C’est comme le jargon des tchats, des SMS ou MSN Messenger. Il n’y a aucun se
règles précises, juste des habitudes.
Comment fonctionne un
QSO ?
Un QSO en CB est un
contact. Il n’y a pas des règles aussi strictes comme la procédure RA. Lors
d’un QSO, tout le monde parle à tour de rôle. C’est le groupe qui décide d’une
règle de bonne conduite. Le principe consiste à s’assurer à ce que chacun ai la
parole. Celui qui a le micro (mike) donnera la parole
à un autre interlocuteur (OM) de son choix. Il veille à diversifier le tour. La
coutume veut aussi qu’entre chaque passage, on laisse un blanc pour permettre à
un autre OM de se signaler. Il faut que le temps entre deux passages soit assez
grand pour qu’un étranger puisse se faire remarquer.
Avant de lancer appel, comme
partout, on écoute si le canal est libre. Dans le doute, on demande s’il est
déjà occupé (des OM’s silencieux ont peut-être un
rendez-vous). Sinon, on lance appel. Il n’y a pas de phrases précises.
Si on appelle un OM
particulier, par exemple, Jacques veut joindre Paul. Jacques dira
« Paul pour
Jacques. »
Comme pour les RA, tout
le monde tutoye tout le monde dès le premier contact.
Dans la CB, vous remarquerez que l’on est très vite familier. Certains
apprécient, d’autres moins. On brise tout de suite la glace.
Pour les sujets de
conversations, on peut parler de tout excepté ceux qui fâchent comme la religion
et la politique. Les injures sont interdites ainsi que la délation. Les propos
doivent rester corrects. Il ne faut pas oublier que des enfants peuvent
entendre la liaison. Les règles de politesse sont aussi de vigueurs.
On trouvera en général
deux types de sujets : la technique (antennes, DX, informatique) et le
reste (popotins, la pluie et le beau temps, …).
La modulation et la
puissance d’émission
Le seul mode autorisé
est la phonie. On ne peut donc pas utiliser des modes digitaux et SSTV. On
trafique soit en AM, soit en FM étroite. Pour le DX, on rencontre la SSB
(attention, l’utilisation de la SSB n’est pas autorisée par tout ! ). La puissance maximale autorisée est de 4 W en FM et de
1 W en AM. Chaque modulation a ses avantages et inconvénients. Comme expliqué
dans le chapitre des modulations, la FM est un bon choix pour éviter les
interférences dues au parasitage HF et des impulsions. De plus, elle brouille
beaucoup moins les autres équipements. L’AM trouve son avantage pour la portée
et le faible bruit blanc (souffle). Cependant, elle occasionne beaucoup plus de
nuisances pour le voisinage. Il se peut que l’on vous entende dans les TV et
les chaines HIFI. Donc, le mode le plus préconisé est la FM.
La norme CEPT : 40
canaux FM à 4 W.
Les plages de fréquences
Les bandes CB se situe
aux alentours des 27 MHz. Elle est divisée en trois bandes distinctes : la
bande A, B et C. Chacune des bandes regroupe 40 canaux séparés de 10 kHz. La
bande B est la bande légale, nommée bande normale. La bande A est l’inférieure
et la bande C est la supérieure, toutes deux illégales dans certains pays.
Bande B – Bande normale
Canal |
Fréquence (MHz) |
Information |
1 |
26.965 |
|
2 |
26.975 |
|
3 |
26.985 |
|
4 |
27.005 |
|
5 |
27.015 |
|
6 |
27.025 |
|
7 |
27.035 |
|
8 |
27.055 |
|
9 |
27.065 |
Appel d’urgence |
10 |
27.075 |
|
11 |
27.085 |
Appel général FM |
12 |
27.105 |
|
13 |
27.115 |
|
14 |
27.125 |
Talkie-Walkie
jouets |
15 |
27.135 |
|
16 |
27.155 |
|
17 |
27.165 |
|
18 |
27.175 |
|
19 |
27.185 |
Routier |
20 |
27.205 |
|
21 |
27.215 |
|
22 |
27.225 |
|
23 |
27.235 |
|
24 |
27.245 |
|
25 |
27.255 |
|
26 |
27.265 |
|
27 |
27.275 |
Appel général AM |
28 |
27.285 |
|
29 |
27.295 |
|
30 |
27.305 |
|
31 |
27.315 |
|
32 |
27.325 |
|
33 |
37.335 |
|
34 |
27.345 |
|
35 |
27.355 |
|
36 |
27.365 |
|
37 |
27.375 |
|
38 |
27.385 |
|
39 |
27.395 |
|
40 |
27.405 |
|
Pour les appels
généraux, on utilise le 11 et le 27. Les routiers veillent le 19. Les appels
d’urgences s’opèrent sur le 9.
La bande CB est une bande sur
laquelle on trouve toutes sortes d’objets RF comme des commandes de portails,
d’alarmes, des souris sans fils, voitures téléguidées pour enfants, … On la
nomme « bande poubelle » car tous ces objets la pollue. Ainsi, les
personnes possédant de tels dispositifs sont sujette à des interférences. Si la
voiture de votre fils roule toute seule, c’est qu’il y a un autre appareil sur
la fréquence.
* Les appels d’urgences
Le canal 9 est à la disposition
pour émettre les appels d’urgences. Cependant, de nos jours, il n’est plus
surveillé par les autorités. Si vous êtes en détresse, comptez plutôt sur votre
GSM ou sur les téléphones publics. Votre appel CB risquera de tomber dans le
vide. Il y a toujours des associations de bénévoles qui veille le ch 9 au cas où. Les membres relayent les appels aux
autorités et notent dans un log book l’origine de l’appel, la date et l’heure.
Ces réseaux sont non officiels. Pour un incident technique pas trop grave, vous pouvez toujours lancer appel. Il se peut
qu’un OM vous appelle une dépanneuse. Mais pour les premiers secours, seul le
GSM reste la solution la plus fiable.
Par contre, le réseau GSM ne peut
pas couvrir tous les recoins. Si vous devez vous aventurer dans une région ou
le GSM fait défaut, arrangez-vous avec une connaissance pour veiller un canal.
Lui pourra appeler les secours en cas de problèmes.
Le canal 9 n’est plus autant
utilisé, d’une part, à cause du GSM J
, et d’autre part, à cause d’appels canulars. Pour un appel de détresse reçu,
il faut savoir que c’est le cibiste qui est responsable et non le correspondant
demandant de l’aide. L’éternel problème demeure à savoir si l’appel est sérieux
ou non. Dans l’inconnue, certains préfèreront choisir le non et ainsi ne pas
recourir à des poursuites judiciaires en cas de canulars. C’est triste à dire,
mais le monde est comme ça.
En pratique – Description du
matériel et antenne
Les postes CB de voiture (et
camions) sont des émetteurs-récepteurs de la même taille qu’un autoradio. On
peut le ranger dans la boite à boite à gan. Il s’alimente en 13.8 V sur la
batterie de la voiture (via l’allume-cigare). Sur le poste, on branche le micro
(mike) déporté. A l’intérieur du poste, il y a
quasiment toujours un haut parleur intégré. En plus, une prise casque est mise
à disposition.
Poste
CB de véhicule
Source :
http://www.sardif.com/store/images/Items/Superstar/ss3900-blue.jpg
L’antenne se place à l’extérieur
et se branche grâce à un connecteur PL. L’impédance du câble coaxial est de 50
ohms !!! L’idéal est ¼ onde. Cela nous donne 2.75 m J
. Bon, en voiture, ce n’est pas très pratique. On optera plutôt pour le 1/8
d’onde, soit 1.375 m. Les antennes disposent soit d’une base magnétique (que
l’on pose simplement sur le toit), soit doivent être placée en perçant un trou
à travers la tôle. Pour les antennes 1/8 ondes, ne comptez pas trouver de base
magnétique, elle serait trop instable. Il existe des modèles raccourcis
mesurant 30 à 50 cm beaucoup plus facile à placer. Elles possèdent des bases
magnétiques et peuvent être retirées très facilement sans abimer le véhicule.
Antenne
à base magnétique
Source :
http://i3.ebayimg.com/04/i/000/df/07/4644_2.JPG
Le revers d’une trop petite
antenne est que la portée est évidemment plus réduite. Avec une 1/8 onde, on
peut espérer une portée de 10 à 30 km (parfois plus !). Avec une base
magnétique de 30 cm, 15 km est une très bonne portée. C’est à chacun de voir en
fonction de ses besoins.
Parmi les CB, il existe aussi les
talkies walkies portatifs.
Source :
http://www.sardif.com/store/images/products/alan42.gif
Ils sont aussi gros que des
talkies professionnels VHF avec une antenne raccourcie (connecteur BNC). Ils
sont plus pratiques que les postes de véhicules pour la randonnée. Le seul
souci, c’est qu’avec une antenne trop petite, la portée est fortement réduite. Elle
peut varier de 5 à 10 km. Avec une 1/8 onde, elle sera meilleure. Un autre
bémol est la source d’alimentation. Il faut fournir 9 ou 12 V avec des piles R6
(AA) et un poste consomme 4 W en haute puissance.
Les portatifs peuvent rendre des
services en randonnée, mais l’encombrement de l’antenne risque d’être un frein.
Mais l’avantage de la bande CB à
une autre bande UHF (PMR446 entre autre) est que la portée est plus grande :
les ondes sont moins affectées par le relief. On aura donc une meilleure
garantie de liaison dans un endroit vallonné avec une CB qu’avec un poste UHF.
En pratique – L’accord de
l’antenne et le retour d’onde stationnaire – ROS mètre
Comme abordé dans le chapitre des
antennes, l’antenne doit être très bien accordée pour ne pas griller votre CB.
Pour assurer ce réglage, on utilise un ROS mètre et un coupleur d’antenne. Le
ROS mètre vous donnera une mesure sur la situation : le ROS doit être en
dessous de 2. Pour coupler convenablement l’antenne, donc réduire de ROS à un
niveau acceptable, on utilise un coupleur.
Un peu d’histoire
La CB est apparue dans les années
70’s. Au début, elle était interdite. Ensuite, à la libéralisation de la radio
en 1981, elle a été autorisée. Elle a connu un succès fulgurant dans les années
80 et 90. On les vendait partout : au supermarché, … Au début, elle était
très conviviale : des passionnés se retrouvaient en fréquence le soir.
Ensuite, tout commença à dégringoler. Elle devint saturée et des perturbateurs
apparurent. Il y avait des insultes, de la musique, brouillage volontaire, … Ce
déclin a sonné quasiment la fin de sa vie. Tout les gens déçus se sont
totalement désintéressés de ce média, qui pourtant, dans ses valeurs de base
est merveilleux. Par après, le GSM a remplacé de plus en plus les utilisateurs
de la CB. Mais il ne faut pas croire qu’elle est morte de nos jours! Elle
est juste très beaucoup moins fréquentée qu’au paravent. En fréquence, vous y
trouverez encore quelques OM’s l’utilisant pour
parler entre eux. Ils deviennent rares, mais il y en a. Puis, il y a les DXeurs. Cela dépend aussi forment des régions, dans les
pays de l’est, méditerranéens, Russie et germanophone, elle a toujours une
place privilégiée. Par contre, elle est au second plan dans les pays
francophones (au point que beaucoup ne savent même pas ce que c’est).
Certains diront que c’est une
mode révolue ! Aujourd’hui, c’est l’internet et le GSM.
En résumé
La CB (bande des citoyens) est
une plage de fréquence prévue pour la radio de loisir comme le PMR446. Elle
peut s’avérer pratique lors de déplacement en véhicule à l’étranger, à
plusieurs véhicules. De plus, c’est un moyen qui permet se s’aventurer dans le
monde de la radio, d’établir des liens avec d’autres OM’s.
Les gouvernements et les services
Les
gouvernements communiquent avec leurs ambassades via les OC. Ils utilisent des
modes digitaux comme le RTTY et d’autres plus exotiques. Les transmissions sont
codées. Mais aujourd’hui, le satellite tend à remplacer toutes les
télécommunications HF. Les débits des lignes satellites sont beaucoup plus
grands et la directivité des faisceaux d’émissions réduit fortement les
écouteurs potentiels.
L’armée utilise aussi de moins en
moins les OC. Cependant, dans certaines missions en haute mer ou dans des
régions non couvertes, la HF restera toujours le seul moyen de communication à
disposition. Le satellite permet évidemment un bien plus grand flux de données
et un très bon cryptage.
Dans le cadre d’expéditions
scientifiques dans des régions très isolées, les aventuriers s’équipent d’au
moins un poste HF et d’un téléphone satellite (IRIDIUM par exemple). Les OC
permettent des liaisons de plusieurs milliers de km avec un minimum de
puissance. Il existe des petits émetteurs récepteurs très compacts comme le HF 90. Il se loge très facilement dans un sac à dos et
peut-être utilisé avec une batterie de 12V. Evidemment, l’antenne sera toujours
grande J
.
L’aide humanitaire s’organise via
les OC. Lors d’une catastrophe naturelle, les ONG (la Croix-Rouge), l’armée et
les radioamateurs transmettent les messages de détresses, les arrivées de
ravitaillement, les lieux où l’on trouve des survivants, …
La
presse utilisait avant le RTTY pour transmettre les dépêches au travers du
monde. Aujourd’hui, tout passe par le satellite. Certaines agences utilisent
encore parfois la HF dans certains cas.
Voici
un bref aperçu des autres utilisateurs. J’ai peu de renseignements disponibles
car ils sont, pour certains protégés, et pour d’autres, il n’y a pas
grand-chose à dire.
L’aviation
civile
Les
vols longs courriers utilisent les ondes courtes pour établir des liaisons sur
de très longues distances. Cependant, l’utilisation est assez délicate. Comme
la portée est de plusieurs milliers de km, on capte un très grand nombre de télécommunications.
En
résumé
Le monde des ondes courtes est vaste. Il regroupe
un grand nombre d’utilisateurs potentiels comme les radioamateurs, les
écouteurs de la radiodiffusion mondiale, la marine, les cibistes, l’armée,
l’aviation et les services (gouvernementaux et ONG), … Grâce à son mode de
propagation particulier, les ondes courtes permettent des liaisons
intercontinentales et même mondiales. Elles auront toujours l’avantage d’offrir
l’indépendance et l’autonomie par rapport aux autres systèmes de
télécommunication.
Amateurs de radio et radioamateurs ?
Dans le monde de la radio, on
distingue les radioamateurs et les amateurs de radio. Qu’elle est la différence
entre les deux ? Simplement la licence RA ! Les amateurs de radio
comme les radioamateurs sont des passionnés de la radio, à la seule différence
qu’un RA possède une licence obtenue suite à un examen et qu’il a des
autorisations d’émettre sur les bandes RA. On comprend aisément qu’il ne faut pas
posséder une licence RA pour être passionné de la radio. La radio est un vaste
domaine.
Alors qui sont les amateurs de
radio ?
Toutes les personnes étant
intéressées par la radio n’étant pas licenciés RA. On y retrouve les écouteurs
(SWL), les cibistes, les DXeurs TV et FM, PMRistes, …
L’écoute est l’une des plus
grandes occupations en radio. Tout commence un jour par là. On capte par hasard
une émission lointaine sur un poste à onde courte ou un récepteur LW. On se
demande d’où vient ce signal. On se dit que c’est prodigieux. Pour d’autre, ça
commence par la simple possession d’un talkie walkie 27 MHz dans lequel on a
entendu des cibistes. De nos jours, la découverte peut-être due aux PMR446 ou
tout simplement grâce à un ami passionné.
Dans le monde de l’écoute, il y a
les passionnés du broadcast, des bandes radioamateurs, des bandes cibistes et
des autres bandes (marines, … ). Tels qu’ils soient,
ils investissent dans du matériels permettant se s’épanouir dans leur passion. Certains
se contentent du broadcast AM et DRM avec un simple récepteur mondial, d’autres
vont beaucoup plus loin en possédant un récepteur décamétrique de qualité.
La CB est aussi une passion à
respecter comme telle. A tord, une minorité de RA décrient les cibistes comme
étant des barbares. Il ne faut pas oublier que de nos jours, beaucoup de RA
sont issus de ce monde. Le papier ne donne pas le droit de juger et de se
croire meilleur. Au contraire, la modestie devrait normalement être une des
valeurs du radioamateurisme.
En quoi la CB a-t-elle droit à
son respect ?
C’est tout simplement un autre
moyen de faire de la radio. Sur la bande CB, les OM’s
ont « plus » de libertés. Ils ne doivent pas obéir à une procédure
rigoureuse. Cela n’empêche qu’ils doivent respecter des règles essentielles à
une bonne communication. En testant des équipements, en fabricant des antennes,
en tentant d’établir des liaisons difficiles, ce avec les 4 W FM, ils font de
la radio. La CB est une bande idéale pour ceux qui ne veulent pas s’investir ou
ne sont pas intéressés par la bande RA. Des passionnés, il y en partout !
Evidemment, il faut bien garder à
l’esprit que la CB est un loisir pour tout le monde (papotages, essais de
portée, …) et que le radioamateurisme est un hobby
personnel et purement technique.
Un autre genre d’amateurs de
radio est le DX TV et FM. Certains se spécialisent à la réception de très
lointaines stations de radiodiffusion FM ou TV dans les bandes VHF et UHF. Un
émetteur TV émet facilement avec une puissance de 700 kW. Avec une telle puissance,
il est possible de capter une station VHF pourtant située à 3000 km et quand
les ouvertures de propagations le permettent. On peut voir des programmes
russes en France ou en Belgique, des programmes belges en Afrique, capter Radio
Capri FM en Allemagne ! Ce, parfois avec un simple récepteur FM ou
une bête TV ! On peut améliorer ses chances en utilisant des antennes
directives (YAGI) et des cavités filtrant les signaux des émetteurs locaux (qui
soufflent les stations lointaines).
Il y a encore un tas d’autres
passions parmi les amateurs de radios comme le modélisme, la WIFI, … .
Le tout est de respecter chacun
pour ce qu’il est, du moment qu’il soit heureux dans sa passion, car, on est
tous relié par le même virus ! On est avant tout amateur de radio, puis,
éventuellement radioamateur grâce à la licence.
L’écoute des ondes courtes
Ce
chapitre se veut plus pratique que les autres, je vais vous présenter
concrètement tout ce que vous devez savoir pour profiter au maximum de l’écoute
des ondes courtes. C’est peut-être une répétition de certaines parties, mais un
chapitre récapitulant tout ça est bien utile. Nous aborderons le matériel
adéquat aux ondes décamétriques, les réglages du poste, la mesure du ROS et le
couplage d’une antenne. Je ne m’attaque qu’aux grandes lignes pour ne pas
répéter ce que d’autres sites spécialisés regorgent.
Le récepteur
Avant tout, il faut savoir vers
quel domaine de la HF vous voulez vous tourner. Si vous vous intéressez
uniquement à la radiodiffusion, équipez-vous d’un simple récepteur mondial AM
ou DRM (cf. chapitre « La radiodiffusion mondiale »). Pour une écoute
des ondes courtes plus approfondie, il vous faudra un récepteur décamétrique large
bande (de 3 à 30 MHz) dédié permettant de recevoir la SSB. En effet, vous ne
verrez de la AM que pour la radio mondiale (et parfois dans le monde RA). Avec
la SSB, vous ne raterez quasiment rien. Comme vous avez pu le découvrir au
dessus, toutes les communications s’opèrent en SSB (BLU).
Vous trouverez ces récepteurs
dans le marché professionnel et radioamateur. Ils sont vendus par des
revendeurs spécialisés (http://www.cbplus.com/ ). Pour les occasions, allez sur eBay (www.ebay.fr)
ou sur 2ème main (http://www.2ememain.be/)
dans la rubrique radioamateurs. Regardez les annonces « récepteur
décamétrique ». Assurez-vous bien qu’il s’agisse bien d’un récepteur et
non d’un émetteur-récepteur. Pour les non licenciés, il est rigoureusement
interdit de posséder un émetteur. En cas de contrôle, vous vous risquez à de
grosses amendes.
Voici quelques modèles de
récepteurs :
Yaesu FRG-8800
Radio Shack
DX-394
Voici quelques modèles d’émetteurs-récepteurs
(pour radioamateurs) :
Yaesu FT-707
Yaesu FT-817
Kenwood
TS-480HX
Les fonctions et paramètres
Lors de l’achat, faite attention
à la configuration suivante :
·
Plage de fréquence couverte
Pour la SW, elle doit être de 3
MHz à 30 MHz. Le FT-817 présenté ci-dessus est un émetteur-récepteur qui couvre
les HF-VHF-UHF. Il est très polyvalent.
·
Modes
AM, LSB, USB (éventuellement CW1
et CW2 pour la télégraphie).
·
Pas minimum
Il s’agit de la plus petite
fréquence, pour que la SSB soit démodulée sans distorsion du signal, elle doit
être de 100 Hz.
Les paramètres suivants sont
moins primordiaux :
·
Mémorisations des fréquences
Les nouveaux postes possèdent des
mémoires afin d’enregistrer une fréquence. La bande HF est super grande, cela
peut-être assez pratique. Ils en comptent 10 pour les plus vieux et facilement
plus de 250 pour les récents.
·
Fine
Il s’agit du réglage fin pour
l’accord de la fréquence. En SSB, elle est très utile pour affiner la liaison.
La fréquence d’une station peut légèrement varier et se désaccorder en fonction
de la propagation ou de la dérive du récepteur. Il faut le réaligner. Aussi,
grâce à ce réglage, on peut plus facilement sélectionner une émission quand
elles sont trop proches.
·
Atténuateur
Fonction toujours présente sur
tout bon récepteur, elle sert à atténuer une station trop puissante et de la
sorte réduire le bruit.
·
Encodage de la fréquence grâce au pavé numérique
Oui, on peut encoder directement
une fréquence à l’aide du pavé numérique J
Cela est très pratique quand on possède une liste de fréquence (par exemple
pour la radiodiffusion).
·
L’égaliseur
Cette fonction sert à simplement
régler la tonalité du signal. On peut accentuer les aigus ou les graves.
·
Horloge
Une fonction moins indispensable,
mais utile pour savoir l’heure. Certains postes sont équipés d’un réveil.
La connectique et alimentation
·
Alimentation
Les récepteurs sont alimentés en
courant continu 12 V. Pour le brancher sur le secteur, il vous faudra un
transformateur. Il est vivement conseillé d’utiliser une alimentation linéaire stabilisée
et filtrée pour éviter un maximum de QRM. Elle doit être reliée à la terre. Oubliez
les transformateurs universels à bas prix. Une alimentation à découpage d’un
ordinateur peut faire l’affaire (pas les crasses à 15 € non filtrées ! ). Un mauvais transformateur vous créera énormément de
parasites. L’écoute sera alors impossible.
Certains postes comme le Radio Shack DX-394
sont équipé d’un cordon pour le secteur 220 V.
Fiches connecteurs universels
Alimentation stabilisée de laboratoire
Alimentation à découpage filtrée disponible dans
le commerce grand public
Côté connectique, l’entrée est soit un standard
pour le transformateur universel ou un câble fourni avec l’appareil. Dans de
cas, vous aurez un fils avec des fiches bananes ou des cosses.
En portable, vous pouvez relier votre poste sur
une batterie au plomb de 12 V (utilisée pour les alarmes par exemple). Attention à bien
respecter la polarité !
Batterie au plomb de 12 V 7 Ah
On peut aussi le relier à
l’allume-cigare de la voiture.
·
Antenne
Pour l’antenne, le connecteur le
plus courant est le PL. On peut aussi rencontrer un BNC sur les postes
multi-bandes compacts. L’impédance est de 50 ohm.
A
gauche, un connecteur PL et à droite un BNC
·
Haut-parleur externe et prise casque
Les postes décamétriques sont
toujours équipés d’un haut-parleur interne. Cependant, ils possèdent au moins
d’une prise casque jack mono 3.5 ou 6.5 mm. En plus, certains disposent d’une
sortie pour un haut parleur externe sous forme de CINCH et d’une sortie AUX
pour le relier à un enregistreur K7, vers un ampli de chaine HIFI
, … C’est par cette prise que vous récolterez le signal pour les modes
digitaux.
·
La terre
Vous trouverez sur tous les
appareils une prise de terre (GROUND). Il est conseillé de la relier, soit sur
la terre d’une prise de courant (à condition que l’on soit sur le même
circuit), soit sur une tuyauterie métallique dont les tuyaux sont enfoncés
profondément ou tirez une ligne. Sachez que tous les équipements reliés entre
eux doivent être tous mis ensembles à la même terre et non partiellement. Par
exemple, un PC est toujours branché à la terre mais pas le récepteur, ce cas de
figure n’est pas bon. Tout à la terre ou non.
Pour raccorder le récepteur, il y
a une vis à l’arrière. Mettez un fil et reliez-le sur le boitier de
l’ordinateur. En effet, en électronique, le boitier des appareils tels qu’ils
soient est toujours mis à la terre. Donc, si votre ordinateur est à la terre,
en branchant le récepteur sur la tour, il sera aussi à la terre.
·
Antenne long fil
Certains postes possèdent une
prise AF (une CINCH). On peut y brancher directement une antenne long fil. Dans
certains cas, la réception sera meilleure par cette prise que par le connecteur
PL.
Présentation détaillée du Radio Shack DX-394
Je vais vous présenter brièvement
le DX-394. Ce poste est un décamétrique avec toutes les fonctions standards de
base. Elles sont identiques à tous les réceteurs.
·
Les boutons de réglages
Volume : pas besoin de
détailler J
Sur certains récepteurs, le bouton s’appelle AF.
Mode : sélection de la
modulation
RF gain : c’est
l’atténuateur
Fine Tune : réglage fin de
la fréquence à 100 Hz près
On règle l’accord de la fréquence
à l’aide du gros bouton central.
·
Pavé
numérique
Les deux rangées de boutons au
dessus servent à l’horloge.
Sur le pavé, il suffit d’appuyer
sur les numéros pour accéder à la fréquence mémorisée.
BAND pour changer de bande. Le
DX-394 reçoit aussi la LW et la MW.
Pour entrer la fréquence par
chiffre, il suffit d’appuyer avant sur « FREQ ».
·
L’écran
Le plus important, savoir ce qui
est affiché à l’écran.
En grande police, on peut voir la
fréquence en MHz avec une précision de 100 Hz.
En bas à gauche, on voit la bande
en m.
Le signal strength
est l’indicateur de la puissance du signal. Elle s’affiche selon l’échelle
SX+30dB où S0 est la plus petite mesure et S9+40 la plus grande (cf.
« radioamateurs pour cette échelle). Sachez qu’elle est relative.
Un simple fil comme antenne
En HF, l’antenne la plus simple
est un fil. Le montage est tout simple. Il suffit de relier un fil de cuivre
électrique (monobrin de préférence pour réduire les effets de fluage) dans la
prise adéquate du récepteur. Le fil devra être suspendu au dessus du sol à
l’extérieur à une hauteur d’au moins 1 m. La longueur sera d’au moins 10 m. Pour
les suspensions, isolez-le à l’aide d’isolateurs électriques utilisés pour les
clôtures électrifiées des prairies de campagnes.
L’isolateur est suspendu grâce à
un fil de nylon (résistant bien plus à l’humidité qu’une corde). Le fil sera
soit oblique ou vertical.
Source :
http://membres.lycos.fr/worldbandradio/antennes.htm
En réception, il n’est pas
indispensable de l’accorder. Cela ne causera aucun dommage sur le matériel.
L’antenne Marconi
Source :
http://ve2eh.chez.com/introd.htm
Le doublet ou dipôle demi-onde
Source :
http://ve2eh.chez.com/introd.htm
La longueur L correspond à une demi-longueur d’onde sur une
fréquence donnée :
lambda / 2 = L.
Dipôles multiples
Source :
http://ve2eh.chez.com/introd.htm
Vous
trouverez d’autres réalisations plus particulières en fouillant les sites RA ou
www.roue-libre.be rubrique
« radio ».
La mesure du ROS
Cet article
intéressera plutôt les possesseurs d’émetteurs HF (CB, RA, …).
Comme énoncé
dans le chapitre sur les antennes, le ROS est le rapport d’onde stationnaire.
Dans une ligne de transmission, il existe une onde incidente d’amplitude Vi et
une onde réfléchie d’amplitude Vr.
Tel que Vmax est l’amplitude maximale obtenue par des interférences
constructives et Vmin est l’amplitude minimale
obtenue par interférences destructives.
En termes
d’impédance, soient Zs l’impédance de sortie de
l’émetteur, Za l’impédance de rayonnement (à
l’antenne) et Zc l’impédance de la ligne de
transmission (coaxial), les parties résistives doivent
être identiques et les parties réactives doivent être opposées (même grandeurs
mais de signe contraire).
Si Zc = Za, donc que la charge Za raccordée à la ligne vaut Zc,
alors la ligne est adaptée. On définira le ROS comme suit :
ROS = Za/Zc quand Zc
est inférieur à Za
ROS = Zc/Za quand Zc
est supérieur à Za
Le ROS a toujours
une valeur supérieure ou égale à 1.
On obtient
l’adaptation optimale quand Za = Zc,
donc que le ROS vaut 1. Toute l’énergie de l’émetteur est transmise à
l’antenne. En pratique, ce cas est très dur à obtenir.
Si le ROS
est supérieur à 1, le système est désadapté (Za
différent de Zc). Une partie de l’énergie est
renvoyée vers l’émetteur. Cette énergie est dissipée sous forme de chaleur dans
le PA de l’émetteur. Là, on comprend les effets néfastes que peuvent provoquer
un système mal adapté.
Pour mesurer
le ROS, on utilise un appareil de mesure nommé ROSmètre
(en anglais : SWRmeter). Cet appareil se branche
sur la ligne de transmission entre l’émetteur et l’antenne.
Il existe
deux types d’appareils : ceux à calibrage avec un VUmètre
à une aiguille et ceux sans calibrage avec un VUmètre
à deux aiguilles.
VU mètre à 1 aiguille
Comme le
montre bien cette photo, on a qu’une seule aiguille.
Cet appareil doit d’abord être calibré avant d’effectuer une mesure.
Procédure
1. Régler la
puissance de l’émetteur au maximum en AM.
2. Sélectionner
le SWITCH sur la position CAL.
3. Calibrer
grâce au potentiomètre CAL. Emettre une porteuse tout en tournant le CAL.
L’appareil est calibré quand l’aiguille est au fond d’échelle. Il faut être
assez bref dans ce réglage pour éviter des dommages au PA. En cas d’absence du
calibrage, le réglage s’effectue en variant la puissance de sortie du TX (cas
de ROS mètre intégrés à certaines CB).
4. Une fois
calibré, mettre le SWITCH en position SWR.
5. Emettre une
porteuse et regarder le résultat sur le VU mètre.
6. Si les
conditions du système ont été modifiées (changement de fréquence, modification
de l’antenne, raccourcissement de la ligne de transmission, …), un nouveau
calibrage doit être établi.
7. Si l’on
désire mesurer le ROS après un certain laps de temps, un nouveau réglage
s’impose aussi, ce, même si les conditions n’ont pas été modifiées (on a laissé
l’installation telle quelle). Le ROS dépend d’autres facteurs sur lesquels on
ne peut agir : l’humidité, la présence de nouveaux corps métalliques, la
météo, …
8. Le
changement de la position de l’antenne et du câble de transmission influence
aussi le ROS.
VU
mètre à deux aiguilles
Ce
dispositif mesure la puissance d’émission (FORWARD POWER WATTS) du signal
passant de l’émetteur vers l’antenne et la puissance réfléchie (REFLECTED POWER
WATTS). On obtient la mesure du ROS (SWR) par le croisement des deux aiguilles.
Il faut bien se mettre en face du cadran pour lire une mesure correcte (erreur
de parallaxe !). Cet appareil ne demande pas d’être calibré avant chaque nouvelle
prise de mesure.
Valeurs du ROS
On dira
qu’il est acceptable entre 1 et 2 ; moyen entre 2 et 3 et mauvais au
dessus de 3. Au-delà de 3, il est vivement déconseillé d’utiliser votre
émetteur.
Comment le
réduire ?
Pour réduire
le ROS et atteindre la valeur idéale unitaire, il faut accorder l’antenne sur
sa bande de fréquence. En pratique, on modifiera la conception de l’antenne (par
exemple, pour un dipôle, on raccourci les brins deux à deux de 1 cm jusqu’à
obtenir le meilleur ROS) ou si cela s’avère impossible, on utilisera un
coupleur.
Le coupleur
Le coupleur
est un circuit LC qui adapte l’impédance d’entrée. L’énergie réfléchie sera
dissipée sous forme de chaleur. On a donc une perte de puissance. Cependant,
cet équipement protège le PA.
Ci-dessus,
voici un boitier comprenant un TOSmètre (à gauche) et
un coupleur (à droite). La procédure de couplage consiste à envoyer une
porteuse AM et de trouver le meilleur réglage par tâtonnement, c’est-à-dire le
réglage qui nous donne le ROS le plus faible. On veillera donc à calibrer le
TOS mètre avant de
coupler l’installation. 0n conserve les mêmes conditions (puissance d’émission
AM, ..) tout au long de la manœuvre. Ensuite, on commute le SWITCH sur la bande
de fréquence de travail (dans notre exemple, la bande RA 28 MHz). Maintenant,
on couple le système à l’aide des boutons R TUNE et X TUNE jusqu’à obtenir le
ROS le plus faible possible et au dessous de 2 : on émet une porteuse AM,
on ajuste un bouton à la fois !!! Une fois le ROS minimum obtenu, on peut
stopper l’émission et changer de mode : l’impédance est adaptée.
Pour éviter
des dommages sur l’installation, on veillera à être assez bref dans son
réglage. S’il s’avère impossible d’adapter un système avec un coupleur,
l’installation ne pourra pas fonctionner correctement. Il faudra alors la
réviser totalement : par exemple, ça ne sert à rien d’adapter un cintre
sur une CB, la taille de celui-ci est bien trop petite par rapport au ¼ d’onde.
Il est indispensable d’avoir un élément rayonnant conséquent derrière le
coupleur, capable de rayonner efficacement. C’est comme faire fonctionner un processeur
sans son radiateur.
On dira qu’une installation étant adaptée sans coupleur
est